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#METOO

«Time's Up»: les femmes d'Hollywood sur tous les fronts contre le harcèlement sexuel

Harcèlement sexuel, viols: la parole libérée?dossier
Cate Blanchett, Reese Witherspoon, Meryl Streep et plus de 300 personnalités du cinéma ont lancé lundi une initiative pour lutter concrètement contre le harcèlement sexuel, aussi bien à Hollywood que dans les milieux moins privilégiés.
Harvey Weinstein et Meryl Streep en janvier 2012 lors des 18e Screen Actors Guild Awards, au Shrine Auditorium de Los Angeles, en Californie. (Photo Kevin Winter. AFP)
publié le 2 janvier 2018 à 12h23
(mis à jour le 2 janvier 2018 à 14h37)

«Time's Up» («C'est fini»). Dans une lettre ouverte publiée dans le New York Times, plus de 300 actrices ou femmes scénaristes, metteuses en scène et autres personnalités du cinéma passent à l'action. Ces femmes ont lancé ce lundi 1er janvier une initiative pour lutter concrètement contre le harcèlement sexuel, aussi bien à Hollywood que dans d'autres métiers aux Etats-Unis.

Une démarche décidée après une année marquée par une avalanche d'accusations d'agressions sexuelles dans le sillage de l'affaire Weinstein. Un mouvement qui a provoqué la chute de personnages influents dans le monde du spectacle, des médias et de la politique, et a conduit entreprises et administrations à revoir leurs réglementations anti-harcèlement.

Ainsi, Le #metoo se structure et se dote de moyens financiers. Le fonds Time’s Up a déjà recueilli plus de 13 des 15 millions de dollars (10,8 sur 12,4 millions d’euros) que ses initiatrices s’étaient fixées comme objectif.

«Chères sœurs»

Le fonds est destiné à financer un soutien légal aux femmes victimes de harcèlement sexuel au travail et qui n'ont pas les moyens de se défendre. «Souvent, le harcèlement persiste parce que les harceleurs ne payent jamais les conséquences de leurs actes», explique le groupe dans une «lettre de solidarité» sur son site.

Cette lettre, qui commence par «Chères sœurs», et se termine par «solidairement», a également été publiée sur une pleine page dans le New York Times et dans le journal en langue espagnole la Opinion. Elle compte notamment parmi ses signataires les actrices Cate Blanchett, Ashley Judd, Natalie Portman et Meryl Streep, la présidente de Universal Pictures, Donna Langley, mais aussi l'écrivaine féministe Gloria Steinem, l'avocate et ex-chef de cabinet de Michelle Obama, Tina Tchen, et la coprésidente de la Fondation Nike Maria Eitel.

Le troisième paragraphe du courrier apporte son soutien «à toutes les femmes employées dans l'agriculture qui ont dû repousser des avances sexuelles non désirées de la part de leur employeur, à toutes les femmes de ménage qui ont tenté d'échapper à un client agressif, à toutes les concierges prises au piège la nuit dans un immeuble où sévit un responsable devenu prédateur, à toutes les serveuses palpées par un client et à qui on demande de répondre par un sourire, à toutes les travailleuses dans les usines à qui on échange des heures contre des actes sexuels, à toutes les employées de maison ou aides à domicile qui se sont fait toucher par un patient, à toutes les immigrées sans papiers poussées au silence par la peur d'être dénoncées, et à toutes les femmes dans tous les domaines professionnels qui sont objet d'indignité et de comportements agressifs, qu'elles sont obligées de tolérer pour continuer à gagner leur vie. Nous sommes avec vous. Nous vous soutenons».

Rendez-vous le 7 janvier aux Golden Globes

Le projet vise principalement celles dont les emplois mal payés ne leur permettent pas de se défendre. «Nous incitons vivement les médias qui couvrent les révélations de personnalités d'Hollywood à consacrer autant de temps à la myriade d'expériences vécues par des personnes employées dans des secteurs moins glamour et valorisés», réclame le mouvement. «Nous nous engageons également à continuer à pousser pour de réels changements dans notre propre domaine, afin de faire de l'industrie du show-business un endroit sûr», ajoute la lettre. L'organisation appelle également les femmes qui participeront à la soirée des Golden Globes dimanche 7 janvier à porter du noir, en signe de protestation contre le sexisme.