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Libération
Lanceuse d'alerte

Chelsea Manning future sénatrice démocrate du Maryland ?

Selon des documents fédéraux, la lanceuse d'alerte de 30 ans a déposé sa candidature pour les élections de cet Etat démocrate. Avant cela, il lui faudra remporter la primaire interne au Parti démocrate.
Chelsea Manning, en mai, après sa libération. (Photo AFP)
publié le 14 janvier 2018 à 15h40

Chelsea Manning candidate aux élections sénatoriales dans le Maryland ? Et sous les couleurs démocrates ? C'est une possibilité. L'ancienne informatrice de WikiLeaks a déposé un dossier de candidature pour représenter l'Etat du Maryland (est) au Sénat à Washington où elle réside depuis sa sortie de prison. Le Washington Post, qui a relevé l'information, a précisé que ses demandes auprès de la lanceuse d'alerte de 30 ans, sont restées vaines à ce stade.

Un document intitulé «Déclaration de candidature» était disponible sur le site de la Commission fédérale électorale (FEC), faisant état de la candidature de Chelsea Elizabeth Manning habitant à North Bethesda (Maryland). Il précise qu’elle s’intéresse au siège de sénateur de cet Etat. Son comité de campagne est baptisé «Chelsea Manning for US Senate», selon le document daté du 5 janvier et remis en mains propres le 11 janvier au bureau du Sénat.

Avant de concourir à l'élection, il lui faudra remporter la primaire du Parti démocrate. Chelsea Manning convoite en effet le siège du sortant, le démocrate Ben Cardin, 74 ans, qu'il occupe depuis 2007. Si ce dernier décide de se représenter, il sera un adversaire redoutable : en 2012 il l'avait emporté avec 75% des voix, rappelle le New York Times.

Traitée de «traître» par Donald Trump

Chelsea Manning a été condamnée en 2013 par une cour martiale à trente-cinq ans de réclusion pour avoir transmis à WikiLeaks plus de 700 000 documents confidentiels, dont des rapports internes de l'armée américaine sur des incidents lors des guerres d'Irak et d'Afghanistan ou des détenus qui avaient été emprisonnés à la base de Guantánamo sans avoir été jugés. Après avoir passé sept ans derrière les barreaux (dont trois en détention provisoire), Chelsea Manning avait vu sa peine, qualifiée de «disproportionnée» par Barack Obama, commuée par ce dernier, alors président.

Née de sexe masculin, avec le prénom Bradley, elle a effectué sa transition pour devenir Chelsea, une femme, une fois en détention. Depuis sa libération, Manning, considérée comme une héroïne par les défenseurs des libertés publiques mais traitée de «traître» par Donald Trump, est restée très discrète. Sa première apparition publique date de septembre, au Noisebridge, le hackerspace de San Francisco, où Libération était présent.

Elle avait alors appelé à l'engagement : «Les techniques de protestation sont efficaces, les gens ont réellement du pouvoir. Le mieux que nous puissions faire, c'est de nous manifester en nombre», avait-elle souhaité. Et lorsque l'assistance lui avait demandé si elle referait le choix de faire «fuiter» des documents confidentiels, elle avait répondu que c'était une question sans réponse, et qu'elle n'aimait pas regarder en arrière. Comme un signe avant coureur de son entrée en politique.