Menu
Libération
A chaud

Présidentielle anticipée au Venezuela, Maduro cherche la réélection

Le pouvoir vénézuélien, englué dans une crise économique, a convoqué mardi une élection présidentielle anticipée à laquelle le chef de l’Etat Nicolas Maduro va se représenter afin de profiter d’une dynamique électorale favorable et des divisions de l’opposition.
Affrontements entre manifestants opposés au gouvernement vénézuélien et forces de l'ordre, le 22 janvier 2018 à Caracas (Photo Juan BARRETO. AFP)
publié le 23 janvier 2018 à 18h27
(mis à jour le 23 janvier 2018 à 20h26)

Le pouvoir vénézuélien, englué dans une crise économique, a convoqué mardi une élection présidentielle anticipée à laquelle le chef de l'Etat Nicolas Maduro va se représenter afin de profiter d'une dynamique électorale favorable et des divisions de l'opposition. «Avant le 30 avril, doit se dérouler une élection présidentielle au Venezuela», annonce le décret proposé par le numéro deux du régime Diosdado Cabello et adopté à l'unanimité par l'Assemblée constituante acquise à Nicolas Maduro.

Présidentielle anticipée

Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018 mais certains experts estimaient que sa date pourrait être avancée par le camp présidentiel. «Pour le gouvernement, c'est tout à fait logique d'avancer le scrutin, d'abord parce qu'il fait face à un début d'année très compliqué économiquement, ensuite car il profite de ce moment de grande désorganisation de l'opposition», juge l'analyste Benigno Alarcon.

Cette annonce intervient alors que de délicates négociations sont en cours avec les adversaires du pouvoir pour tenter de résoudre la crise politico-économique au Venezuela. Une vague de manifestations antigouvernementales, au cours desquelles 125 personnes ont été tuées, ont secoué d'avril à juillet le Venezuela, jadis riche pays pétrolier. La décision survient aussi au lendemain des sanctions adoptées par l'Union européenne contre de hauts dirigeants vénézuéliens, dont Diosdado Cabello.

Maduro candidat, l’opposition cherche le sien

C'est justement cette raison qui est mise en avant par le numéro deux du chavisme - du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013. «Si le monde veut nous infliger des sanctions, nous allons organiser des élections […] Des pouvoirs impériaux et sans légitimité ont déclenché une campagne systématique de haine contre le Venezuela», a ajouté le Diosdado à la tribune de l'hémicycle. Ce membre de l'Assemblée constituante, installée début août, a également confirmé, sans le nommer, que l'actuel chef de l'Etat serait le candidat unique du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir.

De leur côté, les adversaires du président se sont engagés fin décembre à présenter également un candidat unique. Henry Ramos Allup, un des dirigeants de la MUD qui vient d'essuyer défaite sur défaite aux régionales et aux municipales, a assuré mardi que l'opposition était «en mesure de choisir un candidat via des primaires en quatre à cinq semaines». Autre décision votée par la Constituante toute puissante : les trois principales formations de la coalition anti-Maduro devront, pour participer à la présidentielle, se réinscrire auprès des autorités électorales pour avoir boycotté les municipales du 10 décembre.