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Libération

Au Royaume-Uni, l’espace rétrécit-il ?

publié le 25 janvier 2018 à 20h36

Effective le 29 mars 2019 à minuit, la sortie du Royaume-Uni de l’UE se concrétise petit à petit. Après l’annonce en novembre de la relocalisation à Paris de l’Autorité bancaire européenne et à Amsterdam de l’Agence européenne du médicament, la Commission européenne a confirmé mercredi le transfert en Espagne du site de sauvegarde du centre de surveillance et de sécurité du programme de navigation par satellite Galileo (CSSG), jusque-là destiné à être basé à Swanwick.

Le site britannique ne devait être opérationnel que courant 2018 et, de fait, les pertes d'emplois directs - une centaine qui iront à terme en Espagne - sont limitées. Mais le symbole est fort. Le gouvernement de Theresa May a pris acte de l'annonce en rappelant qu'il «s'agit d'un outil européen» et que «la décision n'affectera aucun emploi ou entreprise britannique». Cependant, a ajouté un porte-parole du gouvernement, «nous aimerions un accord qui pourrait nous permettre de poursuivre notre collaboration avec nos partenaires européens dans les domaines de la science, la recherche et la technologie». En dix ans, le programme spatial britannique a doublé de taille. Il génère 38 500 emplois pour un chiffre d'affaires de 11,5 milliards d'euros (2014-2015).

Pour Graham Turnock, à la tête de l’Agence spatiale britannique depuis mars, cette décision représente «un moment décisif […], le risque étant que la question du Brexit prenne le pas sur tous les autres aspects de [son] travail, et notamment le développement des projets». Jeudi soir, il participait à Londres à la Nuit des idées organisée par l’Institut français, où il devait s’exprimer au côté de son homologue du Centre national d’études spatiales, Jean-Yves Le Gall, et des astronautes Thomas Pesquet et Timothy Peake. L’intitulé de leur intervention : «Sharing Space» («partager l’espace»). Un vrai défi.