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Libération

Fatima, étudiante en anglais «la ville est cernée»

publié le 31 janvier 2018 à 20h06

«En ce moment, l'aviation ne fait que passer dans notre ciel sans nous bombarder, mais la situation est différente dans les environs. Voilà un mois que je ne peux plus aller à la fac à Idlib. Nos examens de mi-trimestre ont été reportés deux fois déjà. La dernière en date, c'était à la suite d'une énorme explosion dans le centre-ville, qui a fait des morts et des dégâts. On n'a même pas pu savoir si elle avait été causée par l'aviation ou non. On pensait que c'était un engin piégé au vu de la force de l'explosion, mais la défense civile a indiqué que c'était un nouveau type de missile lancé par l'aviation russe. J'ai 23 ans, je suis l'avant-dernière d'une famille de cinq enfants. Mon jeune frère en 3e va à l'école de façon tout à fait aléatoire. Notre plus grande peur depuis les derniers combats, c'est que le régime avance vers notre région. L'angoisse de l'inconnu nous tenaille. On ne peut même plus partir parce qu'on a nulle part où aller. Idlib, qui a accueilli des déplacés de toutes les autres régions ces dernières années, est cerné. Les forces du régime l'encadrent sur trois côtés, et la Turquie sur le quatrième a fermé la frontière. On vit au jour le jour dans des conditions difficiles mais vivables.»