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Libération

La Corée du Nord tend la main, le Sud temporise, les Etats-Unis tournent la tête

Les Jeux de Pyeongchangdossier
publié le 11 février 2018 à 20h36

Après l’offensive de charme sur fond de Jeux olympiques, l’invitation en bonne et due forme. Samedi, la Corée du Nord a officiellement convié le président sud-coréen, Moon Jae-in, à un sommet intercoréen à Pyongyang.

C'est Kim Yo-jong, la sœur cadette de Kim Jong-un, qui s'est chargée de remettre à Moon la lettre du leader nord-coréen. «J'espère que le Président créera une empreinte dans l'histoire, dont la future génération se souviendra pendant longtemps, en jouant un rôle central dans l'ouverture d'une nouvelle ère d'unification», a-t-elle déclaré. Ces derniers jours, le dirigeant sud-coréen n'a pas manqué de distribuer sourires et gestes chaleureux à l'égard du Nord. Mais il est resté prudent après l'invitation officielle. «Faisons en sorte que cela se produise, en créant à l'avenir les conditions nécessaires», a-t-il répondu. Il a également appelé le Nord à une «reprise rapide de dialogue avec les Etats-Unis», démarche «nécessaire pour le développement des relations entre les deux Corées», a précisé le porte-parole du Président.

Elu en mai, Moon a été dans les années 2003-2007 l'une des chevilles ouvrières de la sunshine policy, la politique du «rayon de soleil» esquissée par un timide rapprochement intercoréen à la fin des années 80. Présent à la cérémonie d'ouverture des Jeux, le vice-président américain, Mike Pence, n'a montré aucun signe d'ouverture ni fait le moindre geste à l'égard des dirigeants nord-coréens présents à Pyeongchang.

Les Etats-Unis répètent que le Nord doit prouver avant toute négociation qu'il est disposé à la dénucléarisation. «Il n'y a pas la moindre divergence entre les Etats-Unis, la République de Corée et le Japon, sur la nécessité de continuer à isoler la Corée du Nord économiquement et politiquement, jusqu'à ce qu'elle abandonne ses programmes nucléaire et balistique», a déclaré Pence avant de regagner les Etats-Unis. Mais quel crédit accorder à ces propos ?

Mi-décembre, le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, se disait prêt à discuter «sans condition préalable» avec Pyongyang. Une position proche des projets de la diplomatie olympique de Moon Jae-in. L'après-JO, le 25 février, verra probablement le retour des tensions. Pyongyang a obtenu de Séoul le report d'exercices militaires américano-sud-coréens, qu'il considère au moins comme une menace, sinon comme le prélude à un envahissement.

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