La mobilisation internationale contre l’Etat islamique en Irak est appelée à se renouveler. Il s’agit cette fois de réparer les ravages de trois ans de combats contre les jihadistes. Tel est l’objet de la conférence internationale sur la reconstruction de l’Irak qui se tient à Koweït depuis lundi, jusqu’à mercredi : collecter les fonds pour ce colossal chantier, estimé à 88,2 milliards de dollars (71,8 milliards d’euros) lundi par le ministère irakien de la Planification, qui prépare depuis des mois les dossiers à l’intention des investisseurs.
Il faudrait 22 milliards à court terme et 66 milliards à moyenne échéance, a indiqué le directeur général du ministère. L'Irak a publié une liste de 157 projets en quête de financements privés. Il s'agit de rétablir d'ici dix ans les services de base dans plusieurs lieux dévastés, en particulier Mossoul. La reconstruction de l'aéroport de la deuxième ville du pays figure parmi ces projets, mais aussi la construction de logements pour les 2 à 3 millions d'Irakiens déplacés. «Plus de 138 000 maisons sont endommagées, dont la moitié sont complètement détruites», a souligné le président du fonds de reconstruction.
Des responsables politiques, d’ONG et des représentants du secteur privé d’une centaine de pays participent à cette conférence. Après une escale à Bagdad, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, y est attendu ce mardi. Tout comme son homologue américain, Rex Tillerson, en tournée au Moyen-Orient. Mais Washington a prévenu que son secrétaire d’Etat ne ferait pas de promesse de fonds lors de cette conférence, à laquelle participent toutefois une centaine d’entreprises américaines.
La reconstruction de l'Irak, deuxième producteur de pétrole de l'Opep, s'annonce difficile. Même si ses ressources en or noir le rendent solvable, la confiance des investisseurs reste fragile compte tenu de la corruption minant son économie, malgré la volonté affichée par Bagdad de la combattre. «Si la communauté internationale n'aide pas le gouvernement à stabiliser les régions dévastées, les avancées face à Daech risquent d'être remises en cause», a alerté Lise Grande, une coordinatrice de l'ONU.