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Impasse

Nouveau blocage en Catalogne, Puigdemont n’exclut pas de nouvelles élections

La justice espagnole a refusé vendredi une permission de sortie de prison à un indépendantiste qui voulait se faire élire à la présidence catalane. Carles Puigdemont n’a pas exclu un retour aux urnes face à ce blocage.
Carles Puigdemont devant un drapeau de Catalogne le 7 février 2018 à Bruxelles (Photo Emmanuel DUNAND. AFP)
publié le 9 mars 2018 à 17h52
(mis à jour le 9 mars 2018 à 21h18)

Au point mort. La justice espagnole a refusé vendredi une permission de sortie de prison à l'indépendantiste Jordi Sanchez qui voulait se faire élire à la présidence catalane et succéder ainsi à Carles Puigdemont. Ce dernier n'a donc pas exclu un retour aux urnes face à ce blocage. Le président du parlement catalan Roger Torrent a annoncé dans la soirée dans un tweet que la séance d'investiture prévue lundi était «ajournée». Jordi Sanchez était l'unique candidat.

Elu député catalan le 21 décembre alors qu'il était déjà en prison, Jordi Sanchez a été désigné candidat après que Carles Puigdemont - poursuivi pour «rébellion» et «sédition» - avait renoncé à briguer la présidence régionale depuis Bruxelles où il s'est exilé. «Ce n'est nullement une tragédie qu'il y ait de nouvelles élections, bien que ce ne soit pas la priorité et qu'aucun d'entre nous ne le veuille», a déclaré l'ancien président catalaniste dans une interview publiée vendredi par le quotidien nationaliste catalan El Punt Avui.

Incarcération «excessive»

Si le blocage se prolongeait dans la région, il reviendrait au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy de convoquer de nouvelles élections régionales. Le porte-parole du gouvernement, Íñigo Méndez de Vigo, a répété qu'une «personne en détention provisoire n'est pas en situation d'exercer les fonctions qui incombent au président de la Catalogne». M. de Vigo a donc demandé aux indépendantistes de trouver un candidat «capable d'exercer ses fonctions, dans le cadre légal».

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international considère cependant «excessive» son incarcération, comme celle de Jordi Cuixart, dirigeant d'une autre association indépendantiste. Deux autres figures de l'indépendantisme sont actuellement détenues pour leur rôle présumé dans le processus ayant abouti à la proclamation le 27 octobre d'une «République catalane» : l'ancien vice-président du gouvernement régional Oriol Junqueras et l'ex-ministre régional de l'Intérieur Joaquim Forn.

La justice sera d'autant moins encline à les libérer que les deux grandes formations séparatistes, Junts per Catalunya de Carles Puigdemont et Esquerra Republicana de Catalunya d'Oriol Junqueras, ont conclu mercredi un accord pour poursuivre la confrontation avec Madrid. Ils proposent d'élaborer une constitution pour la République catalane et de la soumettre à l'approbation des Catalans par référendum. Un précédent référendum, interdit par la justice, avait donné lieu à des violences policières le 1er octobre. Ils prévoient également de créer des institutions parallèles en Belgique, présidées par Carles Puigdemont.