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Libération
Royaume-Uni

L’auteur de l’attentat du métro londonien de Parsons Green condamné à la perpétuité

Le 15 septembre 2017, l'explosion d'une bombe fabriquée par ce jeune demandeur d'asile irakien avait blessé 51 personnes dans le métro.
Une rame du métro londonien après l'explosion dans la station de Parsons Green le 15 septembre 2017, sur une photo fournie le 16 mars 2018 par la police londonienne (Photo STR. AFP)
publié le 23 mars 2018 à 17h10
(mis à jour le 23 mars 2018 à 17h53)

L’auteur de l’attentat de la station de métro londonienne de Parsons Green, Ahmed Hassan, un demandeur d’asile irakien de 18 ans, a été condamné vendredi à Londres à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 34 ans. Ahmed Hassan avait été déclaré coupable le 16 mars de tentative de meurtre par la cour criminelle de l’Old Bailey. Vendredi, il est resté impassible à l’énoncé de sa peine.

Le 15 septembre 2017, une bombe artisanale avait partiellement explosé dans une rame de métro à la station Parsons Green, faisant 51 blessés, selon un bilan actualisé vendredi par Scotland Yard. Cette attaque, revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), était la cinquième à frapper le Royaume-Uni en six mois. L'engin artisanal, qui a explosé en pleine heure de pointe le matin, contenait des clous, des boulons et des couteaux, ainsi que plusieurs centaines de grammes de TATP (tripéroxyde de triacétone), un explosif instable prisé des jihadistes. «Votre intention ce matin-là était de tuer autant de personnes que possible», a déclaré le juge Charles Haddon-Cave, s'adressant au condamné.

Le jeune Irakien avait été arrêté au lendemain de l'attaque, à Douvres (sud-est de l'Angleterre), un point de transit vers l'autre rive de la Manche. Hassan, qui avait plaidé non coupable, a affirmé avoir agi par désœuvrement, pour attirer l'attention. Alors qu'il avait déclaré aux services de l'immigration avoir été recruté par l'EI et «entraîné à tuer», il est revenu sur ces déclarations lors du procès, assurant avoir menti. «J'aimerais pouvoir remonter le temps et tout arrêter», a-t-il dit aux jurés. Mais selon l'accusation, son attentat était «un acte de colère et de haine destiné à tuer et détruire».

«Double vie»

Hassan était arrivé au Royaume-Uni en octobre 2015 en franchissant le tunnel sous la Manche à bord d'un camion, sans pièce d'identité, et avait demandé l'asile en janvier 2016. Décrit comme intelligent, le jeune homme vivait dans une famille d'accueil à Sunbury, dans le Surrey (sud-ouest de Londres), et étudiait le journalisme à l'université Brooklands. En juin 2017, il avait été nommé étudiant de l'année et gagné une récompense de 20 livres, avec laquelle il avait acheté le principal composant de la bombe, faisant là preuve d'une «cynisme exceptionnel», a estimé le juge Haddon-Cave.

Hassan, a souligné le magistrat, vivait depuis son arrivée à Royaume-Uni une «double vie», affichant d'un côté «une détermination impitoyable et une efficacité presque militaire» pour préparer son attentat, jouant de l'autre le rôle d'un «demandeur d'asile modèle».

Le Royaume-Uni a commémoré jeudi un autre attentat, perpétré le 22 mars 2017 près du Parlement londonien (5 morts), le premier d’une série d’attaques jihadistes qui allait faire 35 morts et des dizaines de blessés en six mois dans le pays.