«Emma Gonzalez présidente», «vive la révolution», «le changement, c'est nous». Certains slogans ou mots d'ordre entendus ou lus samedi lors des manifestations monstres qui se sont tenues à travers les Etats-Unis pour réclamer un durcissement de la législation sur les armes n'échappent pas à l'emphase. Il est évidemment plus qu'hypothétique d'imaginer la jeune lycéenne au crâne rasée de Parkland dans le fauteuil de Donald Trump dans quinze ou vingt ans. Même si elle a une nouvelle fois fait sensation lors de son intervention à l'issue du défilé dans la capitale américaine. Symbole de la mobilisation de la jeunesse, Emma Gonzalez a un charisme indéniable. Ses longues minutes de silence à la tribune étaient tonitruantes. Ses larmes pleines de sens. Elle a manifestement compris certains codes de la communication politique des temps modernes. Mais le plus frappant samedi était le sérieux et la détermination froide des jeunes marcheurs. Quarante jours après la tuerie de Floride, ils n'étaient pas descendus dans la rue pour rigoler le temps d'un après-midi ou participer à un gigantesque show sans lendemain. Leur message : la législation sur les armes est une affaire bien trop importante pour être laissée dans les mains des adultes. Habile tactique, qui surfe sur la présence d'un président immature à la Maison Blanche. Au-delà du nombre, historique, de participants à cette journée d'action, Donald Trump et tous les hommes politiques pieds et poings liés au lobby pro-armes devraient se méfier. Les manifestants de Washington comme de Los Angeles sont décidés à peser dans le débat politique. Ils ont entre les mains un atout maître : le vote. Ils ont d'ailleurs donné rendez-vous à leur Président en novembre, date des élections de mi-mandat. La plupart de ces jeunes se rendront alors pour la première fois aux urnes. Une vraie arme de dissuasion. Massive depuis samedi.
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