«Je crois que chaque peuple, où que ce soit, a le droit de vivre dans sa nation pacifique» , estime le prince héritier d'Arabie Saoudite, dans un entretien publié lundi par la revue américaine The Atlantic et réalisé avant les tensions à Gaza. Mohammed ben Salmane, actuellement en visite aux Etats-Unis, envoie ainsi un nouveau signal de rapprochement avec Israël. Le royaume sunnite semble se rapprocher de plus en plus de l'Etat hébreu, notamment face à l'ennemi commun dans la région, l'Iran chiite. «Mais nous devons avoir un accord de paix pour assurer la stabilité de chacun et avoir des relations normales», précise-t-il.

Le prince de 32 ans sous-entend qu'il ne pourra y avoir de relations diplomatiques entre l'Arabie Saoudite et l'Etat hébreu tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas réglé et que les Palestiniens ne disposeront pas d'un Etat. Et ce alors que l'administration Trump est censée présenter son propre plan pour une solution politique au conflit et compte sur un rapprochement entre Riyad et Tel-Aviv pour redessiner les équilibres régionaux. «MBS» explique en outre que les seules «inquiétudes religieuses» des Saoudiens concernent le sort de l'esplanade des mosquées, annexée par Israël et troisième lieu saint de l'islam, et «les droits des Palestiniens». «Notre pays n'a pas de problèmes avec les Juifs», insiste celui qui affiche un visage de modernisateur. Ces propos inhabituels dans la bouche d'un dirigeant arabe ont provoqué une polémique, alors qu'Israël est critiqué pour avoir abattu 18 manifestants vendredi dans la bande de Gaza. Dans un communiqué, le roi Salmane, sans recadrer explicitement son fils, a rappelé «la position constante du royaume à l'égard des droits légitimes du peuple palestinien à avoir un Etat indépendant, avec Jérusalem comme capitale».