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Libération

Un scrutin pour que le Fidesz reste en poste

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publié le 6 avril 2018 à 19h56

Huit millions d'électeurs sont appelés à élire 199 députés, 106 au scrutin majoritaire et les autres sur liste, à la proportionnelle. Le système introduit en 2014 a été taillé sur mesure pour le Fidesz, le parti d'Orbán. Redécoupage au scalpel des circonscriptions pour isoler les votes de gauche, et un seul tour : pour gagner, il suffit d'être en première position, pas besoin d'avoir 50 %. Le Fidesz y a ajouté une règle inédite dans les démocraties européennes : si le candidat «bleu» l'emporte en battant son adversaire «rouge» de 4 000 voix, 3 999 suffrages sont redistribués au parti «bleu», car on estime qu'un seul vote supplémentaire aurait suffi à ce dernier pour gagner. Une «prime au vainqueur» qui revient à compter les mêmes votes deux fois. Selon Robert Laszlo, du think-tank Political Capital, «le parti d'Orbán aurait gagné toutes les élections passées avec ces outils». Le Président a, en outre, donné le droit de vote aux Hongrois vivant en Roumanie, Serbie… Près de 380 000 d'entre eux devraient voter le 8 avril. Cela pourrait rapporter un nouveau mandat au Fidesz (en 2014, 90 % des Hongrois de l'étranger avaient voté pour Orbán).