Au lendemain de l’attaque à la camionnette de Münster (Rhénanie du Nord-Westphalie), qui a coûté la vie à 2 personnes, l’enquête se concentre désormais sur la personnalité, visiblement troublée, du conducteur. Samedi après-midi, dans un quartier animé du centre de la ville allemande, une camionnette a foncé dans la foule attablée au restaurant. Deux personnes sont mortes, une dizaine de blessés sont encore dans un état grave. Le conducteur s'est suicidé avec une arme à feu dans son véhicule peu après.
Dans les moments de confusion qui ont suivi l’attaque, les spéculations se sont multipliées. La presse a rapidement évoqué la piste d’un attentat islamiste. Alors que le gouvernement et la police se montraient prudents et mesurés, une membre éminente de l’AfD (extrême droite), la députée Beatrix von Storch, s’est ruée sur Twitter afin de critiquer la politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel en 2015.
Mais dès samedi soir, cette piste était écartée. Depuis, il apparaît que le conducteur de la camionnette est un Allemand de 48 ans qui vivait à Münster et souffrait de graves troubles psychiques. «Ce n'était pas un réfugié», a tenu à préciser le ministre de l'Intérieur de Rhénanie du Nord-Westphalie, Herbert Reul.
Des médias allemands ont ensuite évoqué des liens avec l'extrême droite, mais, comme l'a expliqué dimanche après-midi le chef de la police de la ville, Hajo Kulisch, il n'existe «aucun élément montrant qu'il y ait des motivations politiques» pour expliquer cet acte. Ajoutant : «Les motivations et les causes sont plutôt à chercher chez l'auteur lui-même.»
Etat de rage incontrôlable
Si un parallèle devrait être dressé, ce serait peut-être avec Andreas Lubitz, le copilote d'un avion de la Germanwings qui, le 24 mars 2015, avait provoqué le crash de l'appareil dans les Alpes françaises, tuant 149 personnes. Les médias allemands parlent d'ailleurs du tueur de Münster avec les mêmes termes que pour Lubitz, évoquant un conducteur «amok», mot issu d'un roman de Stefan Zweig et décrivant un homme saisi par un état de rage incontrôlable, débouchant sur un accès de folie meurtrière.
Les autorités allemandes restent toutefois sur le qui-vive. Dimanche, la police a annoncé l'arrestation de 6 personnes suspectées d'être impliquées dans la préparation d'un acte violent lors du semi-marathon de Berlin, qui se tenait le jour même. Selon le journal Die Welt, le suspect principal appartiendrait à l'entourage d'Anis Amri, responsable de la mort de 12 personnes lors de l'attentat à la voiture-bélier à Berlin, le 19 décembre 2016.