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Libération

En Hongrie, le scrutin mobilise

publié le 8 avril 2018 à 21h06

Toute la journée la perspective d’une forte participation a semblé se confirmer pour les législatives hongroises : à 18 h 30, elle atteignait déjà 68,13 %, annonçant des records. Si les derniers sondages donnaient encore le Fidesz (en coalition avec les chrétiens-démocrates du KDNP) vainqueur, les instituts de sondage avaient prévenu qu’un taux de participation de 70 % et plus rendrait leurs estimations caduques. Les résultats étaient attendus dans la soirée.

«Les résultats de ces élections ne changeront pas nos vies, assure Gabor, 34 ans, une poussette où dort son fils de 7 mois au bout du bras. Avec ma femme, nous ne suivons pas la vie politique, nous avons un bon travail, une famille et un logement. Notre seul engagement politique est d'aller voter.» Le couple se dit, malgré cela, «plus ou moins» satisfait du gouvernement conservateur dominé par le parti Fidesz depuis huit ans au pouvoir. «Nous sommes opposés aux campagnes agressives du gouvernement contre l'immigration et contre George Soros [homme d'affaires américano-hongrois devenu depuis 2017 la bête noire du Premier ministre, Viktor Orbán, ndlr], détaille Dora, 36 ans. Nous soutenons, par contre, sa politique de soutien financier aux familles avec enfants.» Le bureau de vote de Gabor et Dora, au cœur de Budapest, ne désemplit pas ce dimanche matin.

Comme lui, les 10 285 bureaux répartis sur le territoire hongrois ont ouvert à 6 heures pour ces élections législatives où Viktor Orbán espérait rempiler pour un troisième mandat consécutif (quatre au total) à la tête du gouvernement. 199 sièges de parlementaires étaient en jeu.

De grandes lunettes de soleil posées dans ses cheveux courts grisonnants, Marta a déposé un bulletin de vote pour le parti conservateur, bien qu'elle «ne soit pas satisfaite» des actions du gouvernement. «Leur corruption est dégoûtante, lâche la sexagénaire. Mais je n'aime pas l'opposition donc je n'ai pas le choix : j'ai voté pour le Fidesz.»