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Trump vante le succès des frappes en Syrie, la Russie demande à l'ONU de condamner

«Mission accomplie !» : Donald Trump a clamé samedi la réussite des frappes menées par Washington, Paris et Londres contre le régime syrien, en dépit de leur caractère limité et de la vive réaction de Moscou.
Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 13 avril 2018 à Washington (Photo Mandel NGAN. AFP)
par AFP
publié le 14 avril 2018 à 3h36
(mis à jour le 14 avril 2018 à 16h31)

«Mission accomplie !». Voilà comment Donald Trump a clamé samedi la réussite des frappes menées par Washington, Paris et Londres contre le régime syrien en dépit de leur caractère limité et de la vive réaction de Moscou. Sur Twitter, le président américain a également remercié la France et le Royaume-Uni pour «leur sagesse et la puissance de leur équipement militaire». Avant de louer «les dépenses approuvées de millions de dollars» dans l'armée américaine. 

«Nous avons frappé avec succès chaque cible», a renchéri le Pentagone, estimant que le programme chimique syrien «mettra des années à s'en remettre» mais sans pouvoir garantir que le régime Assad «ne sera pas en mesure de le reconstituer». Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a aussi estimé qu'une «bonne partie de l'arsenal chimique» avait été «détruite» même si la participation de la France, comme celle du Royaume-Uni, a été limitée.

Les raids, dont la menace planait depuis plusieurs jours et qui ont donné lieu à une intense coordination entre les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont été lancés dans la nuit de vendredi à samedi en riposte à l'attaque chimique du 7 avril à Douma, près de Damas, imputée au régime Assad - qualifié de «monstre» ou «animal» par Donald Trump. Les frappes ont visé trois sites liés au programme d'armement chimique syrien près de la capitale et dans le centre du pays.

Condamner «l’agression»

En réponse, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue à 15 heures GMT à la demande de la Russie, soutien militaire du pouvoir de Bachar al-Assad, qui a jusqu'ici dénoncé cette opération sans toutefois riposter. À cette occasion, Moscou a fait circuler un projet de résolution demandant à l'ONU de condamner «l'agression» armée occidentale contre la Syrie. Ce projet de cinq paragraphes fait part d'une «grande inquiétude» face à «l'agression» contre un Etat souverain, qui viole, selon Moscou, «le droit international et la Charte des Nations unies».

Face au «danger» d'une «escalade militaire totale», le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à la «retenue». Les trois puissances occidentales ont reçu le soutien de l'Arabie saoudite mais aussi de la Turquie, autre acteur de l'échiquier syrien, dont le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'est plusieurs fois affiché avec ses homologues russe et iranien, a salué une réponse «appropriée» aux «attaques inhumaines» de Damas.