Palmiers, sable blanc, eau turquoise, Boracay Island, avec 2 millions de touristes chaque année, est l'île la plus prisée des Philippines. Mais depuis jeudi, les vacanciers n'y ont plus accès. Le président Rodrigo Duterte a décidé de «fermer» l'île six mois. Elle s'était transformée en «fosse septique», selon lui. «Quand on entre dans l'eau, ça pue. Et ça pue quoi ? La merde», disait-il en février.
Mercredi, la police menait des exercices de préparation en vue d’éventuelles protestations. Et pour cause : la mesure inquiète les 30 000 locaux qui vivent du tourisme, une activité qui génère près de 820 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Une mine d’or pour les 1 800 commerces qui se disputent 10 petits kilomètres carrés avec 900 structures illégales - qui devraient être détruites.
Une activité démesurée aux graves conséquences écologiques : 195 commerces et 4 000 particuliers sont accusés de déverser leurs eaux usées dans la mer.
Pour y remédier, un réseau de traitement des eaux doit être construit.«C'est une bonne chose. […] Le problème, c'est que nous n'étions pas préparés», a souligné le maire d'une ville voisine. Le gouvernement, qui envisage un fonds d'indemnisation, estime que la décision pourrait coûter près de 600 millions d'euros.