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Libération
Attaques

Indonésie : une famille à l'origine d'attentats suicides revendiqués par l'EI

Onze personnes au moins ont été tués et des dizaines d'autres blessées à Surabaya. Dans le pays musulman le plus peuplé au monde, l'intolérance à l'égard des autres religions ne cesse d'augmenter.
Des policiers patrouillent devant une église après les attentats à la bombe qui ont fait au moins 111 morts à Surabaya, en Indonésie, le 13 mai 2018 (Photo JUNI KRISWANTO. AFP)
publié le 13 mai 2018 à 15h15
(mis à jour le 14 mai 2018 à 8h26)

Plusieurs attentats à la bombe ont visé des églises ce dimanche, en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, faisant au moins onze morts et des dizaines de blessés. Ils ont touché plusieurs églises aux alentours de 7h30 dans la ville Surabaya.

Une famille de six personnes, dont deux petites filles, est responsable des attaques suicide, a annoncé le chef de la police nationale, Tito Karnavian. La famille, comprenant la mère et le père ainsi que deux fillettes de 9 et 12 ans et deux fils de 16 et 18 ans, était liée au mouvement Jamaah Ansharut Daulah, un groupe qui soutient l’EI, a-t-il ajouté. Les médias indonésiens avaient dans un premier temps fait état d'une femme et deux enfants.

Intolérance

Ce mode opératoire permet aussi au groupe Etat islamique, qui a revendiqué l’attaque, de ne pas attirer la suspicion des forces de l’ordre. L’archipel d’Asie du Sud-Est est en état d’alerte depuis une série d’attentats mineurs perpétrés ces dernières années - dont certains par l’EI- et ses minorités religieuses font face à une intolérance de plus en plus marquée.

Ces attaques surviennent également quelques jours après que cinq policiers et un détenu ont été tués au cours de violents affrontements dans une prison de haute sécurité en banlieue de Jakarta. L’EI avait revendiqué l’incident mais la police indonésienne avait écarté l’implication de ce dernier. La police a indiqué dimanche que quatre membres présumés du groupe radical Jamaah Anshar Daulah avaient été tués dans des opérations liées à l’émeute dans la prison, sans toutefois dire si ce mouvement était lié aux attentats de dimanche.

Depuis plusieurs mois, les églises sont régulièrement la cible d’attentats dans le pays. En 2016, un adolescent était par exemple entré dans une église remplie de fidèles à Medan, sur l’île de Sumatra, s’était approché du prêtre et l’avait légèrement blessé au couteau à un bras. Il avait tenté de faire exploser un objet avant d’être maîtrisé par des fidèles. Celui de dimanche est l’un des attentats les plus importants en Indonésie depuis celui qui a visé une boîte de nuit de Bali, en 2002, faisant 202 morts.

En réaction, le chef de la police nationale du pays, Tito Karnavian, a demandé au gouvernement du président Jokowi «une révision rapide» et un durcissement de la loi sur le terrorisme. «Nous savons que les terroristes agissent en cellules, mais nous ne pouvons agir que quand il est clair que nous avons des preuves», a-t-il déclaré.