Pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire iranien, Mohammad Zarif demande des «assurances» aux signataires de ce texte abandonné avec fracas par les Etats-Unis. Lundi, à Moscou, lors de la deuxième étape de sa tournée diplomatique, le ministre iranien des Affaires étrangères s'est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov, après des consultations à Pékin pendant le week-end et avant son arrivée à Bruxelles mardi où il rencontrera ses homologues français, allemand et britannique. L'accord sur le nucléaire a été conclu en juillet 2015 après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Aux termes de l'accord, Téhéran a accepté de geler son programme nucléaire jusqu'en 2025. Les Iraniens espèrent désormais «être capables d'établir un cadre futur clair pour l'accord», avait déjà déclaré Zarif à Pékin, avertissant que l'Iran était «prêt pour toutes les options» si ses intérêts n'étaient pas assurés. Vendredi, il avait d'ailleurs affirmé que Téhéran se préparait à reprendre «l'enrichissement industriel» d'uranium «sans aucune restriction» à moins que l'Europe ne fournisse de solides garanties de maintien des relations commerciales. Lors d'une rencontre jeudi à Téhéran, le vice-ministre russe des Affaires étrangères et son homologue iranien avaient déjà souligné leur «attachement à la sauvegarde de l'accord». Des experts estiment que la Russie pourrait bénéficier économiquement du retrait américain, étant moins exposée que l'Europe aux conséquences du rétablissement de sanctions contre la République islamique.
«L’objectif de tous ces pourparlers, c’est d’obtenir des assurances que les intérêts du peuple iranien garantis par [l’accord] seront défendus.»
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publié le 14 mai 2018 à 20h26
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