«C'est une catastrophe. Depuis ce matin [lundi, ndlr], les ambulances n'arrêtent pas d'arriver à l'hôpital Al-Shifa et de repartir. Il y a plus de 2 000 blessés [dont 1 200 par balle, ndlr], mais pas assez de lits, pas assez de moyens pour les opérer et les soigner. L'ambiance est mortifère. Tout est fermé dans le quartier, personne ne sort. Il y a eu beaucoup d'appels à manifester ce matin. C'est normal que les jeunes y répondent. Ils n'ont pas de vie, aucun espoir. Nous sommes dans une situation déplorable. C'est une prison entourée de frontières fermées. L'économie se dégrade sans arrêt, il y a 70 % de chômeurs. Environ 400 000 jeunes diplômés des universités ne trouvent pas de travail. La plupart des gens n'ont pas un shekel en poche. Dès le début, les manifestations étaient pacifiques. Les gens protestaient ensemble, c'est tout. Mais même avant aujourd'hui, on en était déjà à des dizaines de morts et des milliers de blessés. Parmi eux, il y a des amputés, des gens qui sont devenus invalides. Je ne pense pas que les manifestations vont s'arrêter. En tout cas, demain [mardi], c'est sûr, elles continueront. Israël a bombardé deux sites du Hamas aujourd'hui. S'il arrête de bombarder, je ne pense pas que le Hamas ripostera avec des armes. Il n'osera pas.»
Témoignage
Riyad Haigar, commerçant qui travaille devant l’hôpital Al-Shifa «Les ambulances n’arrêtent pas d’arriver»
par Luc Mathieu
publié le 14 mai 2018 à 21h06
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