Déesse précieuse, alouette des champs, pipistrelle, tiare apetahi, martin-pêcheur, lapin de garenne… Il y a quelques années seulement, cet inventaire à la Prévert aurait été une invitation à la rêverie, une fenêtre ouverte sur la promenade bucolique prévue après un déjeuner printanier. Champs de blé, coquelicots et épuisette. A moins que la promenade ne se fasse au petit matin, brouillard léger au-dessus du marais, veste doublée pour oublier la fraîcheur et écouter sereinement la nature qui se réveille. Petit bonheur que seuls les gens qui se lèvent tôt peuvent comprendre… Ça y est ? Vous rêvez ? Eh bien réveillez-vous ! Car pour la déesse précieuse, l'alouette des champs et leurs amis, la vie est un cauchemar, une lutte quotidienne pour ne pas disparaître. Au moins 30% des espèces présentes sur le territoire français sont menacées, affirme un des experts interrogés par Libération. Alors que Nicolas Hulot présente ce jour son plan de sauvegarde de la biodiversité, les sceptiques crieront au catastrophisme. Les dinosaures, après tout, ont bien disparu sans que la Terre s'arrête de tourner… Sauf que la menace à grande échelle sur la biodiversité représente un risque pour l'espèce humaine elle-même. La faute à qui ? A nous. A notre urbanisation galopante, à nos modes de productions agricoles, à nos habitudes de consommation. Ce qui nous éloigne davantage encore de nos flâneries champêtres pour nous plonger au cœur des grands choix politiques et économiques. Emmanuel Macron ne donne pas toujours le sentiment, au-delà du discours, d'avoir intégré cette urgence écologique. Jupiter sait-il qu'il peut sauver la déesse précieuse ?
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