Matteo Salvini, le patron de la Ligue (extrême droite), a annoncé ce dimanche depuis Rome un accord sur la composition du prochain gouvernement italien avec le Mouvement Cinq Etoiles (M5S). Salvini a précisé que ni lui ni Luigi Di Maio, le leader du M5S qu'il avait rencontré quelques heures plus tôt, ne serait Premier ministre, précisant : «Nous espérons que personne ne mettra de veto sur un choix qui représente la volonté de la majorité des Italiens.» Ce lundi, leur accord sera en effet soumis au président Sergio Mattarella. Le nom du futur président du Conseil devrait être dévoilé dans la foulée.
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Selon la presse italienne, les deux dirigeants populistes devraient toutefois récupérer un ministère - il est question de l'Intérieur pour Salvini et du Travail pour Di Maio. Vendredi, la Ligue et le M5S avaient dévoilé un «contrat de gouvernement» anti-austérité et anti-immigration approuvé «à plus de 94 %» par les militants du M5S interrogés en ligne, selon le parti. La journée de dimanche a par ailleurs été marquée par une passe d'armes franco-italienne entre Salvini et Bruno Le Maire. Sur Europe 1, le ministre de l'Economie avait prévenu : «Si le nouveau gouvernement [italien] prenait le risque de ne pas respecter ses engagements sur la dette, le déficit, mais aussi l'assainissement des banques, c'est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée.» Pour Salvini, proche du Front national, l'avertissement de Le Maire relève de «l'invasion de terrain inacceptable». «Que les Français s'occupent de la France et ne mettent pas leur nez dans les affaires des autres», a-t-il lâché devant des journalistes.