Malgré l’élection par le Parlement catalan d’un président de région, l’indépendantiste Quim Torra, Madrid n’a pas l’intention de rendre à la Catalogne les prérogatives qui correspondent à son statut d’autonomie, suspendues depuis six mois à la suite d’une déclaration d’indépendance unilatérale. L’équipe du Premier ministre, Mariano Rajoy, refuse en effet d’avaliser le gouvernement régional désigné samedi, qui comprend quatre ministres incarcérés ou exilés, et donc inaptes à remplir leur fonction.
L’interminable crise catalane menace désormais l’adoption du budget espagnol prévue mercredi et, à terme, le maintien au pouvoir de Rajoy : les nationalistes basques du PNV, dont les voix sont nécessaires pour adopter le budget, réclament la levée de la tutelle sur la Catalogne en échange de leur appui. En cas de vote négatif, Rajoy peut prolonger le budget 2017, mais au prix d’un affaiblissement politique du Parti populaire qui pourrait amener à écourter la législature.
En Allemagne, la justice du land de Schleswig-Holstein doit encore se prononcer sur l’extradition de Carles Puigdemont, l’ancien président catalan réclamé par la justice espagnole. Mardi, les magistrats allemands ont refusé la demande de détention provisoire réclamée par le parquet, en réfutant le délit de «rébellion» invoqué par le juge espagnol dans sa requête de mandat d’arrêt européen. Cette position ne préjuge pas de la décision définitive, attendue dans les prochaines semaines, mais en donne une indication.