Retrouvez régulièrement dans la chronique «Terre d'actions» l'actualité des initiatives écolos en France et dans le monde.
Elles s’appellent
Apis mellifera,
xylocope, ou andrène… et ont de nombreux ennemis. Tout au long de cette chronique (puis après) vous êtes invité à vous mettre dans la peau du meilleur allié des abeilles, si précieuses pour le maintien de la biodiversité grâce à la pollinisation, et gravement menacées par les pesticides qu’elles ingèrent.
[1ère Journée mondiale des #Abeilles #WorldBeeDay] La mortalité des abeilles a augmenté de près de 30 % en 15 ans. Or 35 % de ce que nous mangeons dépend de leur travail de #pollinisation. Des recherches #Inra en phase avec les besoins : interview #vidéo https://t.co/ffmoH4Grzc pic.twitter.com/jCM3itx9RT
— INRAE (@INRAE_France) May 20, 2018
Plantez des fleurs
Première étape : il est indispensable de changer ses mauvaises habitudes en renonçant aux traitements chimiques de type pesticides, insecticides ou désherbants dans les jardins et sur les balconnières. Car «les abeilles sont particulièrement sensibles à ces produits, elles seront beaucoup plus rapidement tuées que les ravageurs visés», précise Bernard Vaissière, chercheur spécialiste de la pollinisation et l'écologie des abeilles à l'Inra d'Avignon. Et si le besoin d'épandre un insecticide est pressant, il vaut mieux le faire lorsque les plantes ne sont pas en fleurs, ou le soir, lorsque les abeilles sont moins actives.
Pour bien faire, prêtez aussi attention à ce que vous plantez ou semez : certaines espèces sont dites «mellifères» ou «nectarifères». «Soyons clairs, il y a plus de mille espèces d'abeilles en France. Les plus petites mesurent quelques millimètres et les plus grosses trois centimètres», précise Bernard Vaissière. Et tout le monde ne mange pas la même chose. En règle générale, disons que les abeilles apprécient la diversité et pas forcément les variétés horticoles modifiées pour leur aspect : myosotis, aubépine, bruyère, chèvrefeuille, clématite, bleuets, lavande, rhododendron, carotte, tournesol ou coquelicot… Quant aux aromatiques comme la sauge, le basilic, le thym, la menthe ou le romarin, il ne faut pas oublier de les laisser fleurir ! (Une liste plus complète de la flore mellifère est par exemple disponible sur le site du ministère de l'Agriculture.)
Dans les gazons, laissez-donc les pissenlits et autres trèfles blancs, riches en nectar et en pollens. «Le mieux est même de laisser un mètre carré en friche, car cela va devenir un petit refuge de biodiversité. Et si tout le monde le faisait, ça changerait la donne», ajoute Bernard Vaissière.
Invitez les abeilles à l'hôtel
Une fois que vous aurez attiré les abeilles, le défi sera de bien les accueillir : en installant un petit point d'eau peu profond ou recouvert d'un tissu mouillé comme une serpillère – pour que les insectes ne se noient pas – voire un «hôtel», à l'aide de rondins de bois ornés de trous de différents diamètres ou même de petits fagots de roseaux qui constituent des abris utiles. Autre réflexe à adopter : ne pas détruire les essaims mais les laisser en place, les butineuses devraient se trouver un nid plus douillet en un ou deux jours. Au besoin il est possible de contacter au plus tôt un apiculteur de votre région qui viendra peut-être le récupérer.
Enfin, vous pouvez aussi utiliser votre porte-monnaie en consommant du miel local. Depuis 2011, il existe aussi un label européen (Beefriendly) pour identifier les produits respectueux des pollinisateurs, notamment dans le domaine viticole, les fruits et légumes ou les produits laitiers.
Nul doute que ces petits gestes ne sont pas si anodins : «même dans des zones très urbanisées on a pu trouver des centaines d'espèces d'abeilles. La chaleur, les ressources, les fleurs et la réduction des produits chimiques contribuent bel et bien à la survie des populations d'abeilles. On peut avoir des espèces rares dans un jardin ou une zone urbanisée, il faut juste laisser la nature reprendre ses droits», encourage Bernard Vaissière. Si besoin d'une petite piqûre de rappel : selon l'ONU, 40% des pollinisateurs invertébrés – abeilles et papillons en particulier – sont menacés d'extinction à l'échelle mondiale.
Ce dimanche, nous fêtons la toute première journée mondiale des abeilles ! 🐝
— Nations Unies (ONU) (@ONU_fr) May 19, 2018
Un monde sans ces pollinisateurs serait un monde sans diversité & sécurité alimentaire. Les faits avec @FAO : https://t.co/1E2wpaU6rZ #WorldBeeDay pic.twitter.com/jTYG1Iv1Sp
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