Et Conte rencontra Macron. Vexé après que le locataire de l'Elysée a dénoncé, en début de semaine, la «part de cynisme et d'irresponsabilité» du gouvernement italien à cause de son refus d'accueillir les 629 réfugiés de l'Aquarius, Giuseppe Conte, le nouveau président du Conseil italien, avait laissé planer le doute sur sa présence à cette première rencontre bilatérale.
Il s'est finalement rendu à Paris vendredi après-midi, et a été reçu sur le perron de l'Elysée par un Emmanuel Macron affable. Comme prévu, la question migratoire a occupé la majeure partie des discussions. La cohésion était de mise et se devait d'être affichée, chacun mettant (un peu) de l'eau dans son vin. Lors d'une conférence de presse, ils ont martelé leur volonté de créer «des centres européens dans les pays de départ des migrants, avant qu'ils ne se lancent dans la traversée de la Méditerranée», a déclaré Conte. «La solidarité à l'égard de l'Italie n'a pas été au rendez-vous», a d'abord concédé Macron. Avant de souligner que «l'Italie a eu à subir beaucoup d'arrivées directes, mais elles se sont réduites par un travail important». Et le Français de brandir des chiffres pour appuyer son propos. «Si l'Italie, durant les quatre premiers mois de 2018, a eu 18 000 demandes d'asile, la France en a eu 26 000. Nous ne sommes pas un pays d'arrivée première, mais un pays vers lequel des femmes et des hommes se dirigent pour y demander l'asile, après avoir été enregistrés dans un autre pays de l'espace Schengen», a-t-il plaidé. Tout en déclarant vouloir «offrir [son] aide» à l'Espagne qui va accueillir les migrants de l'Aquarius. «L'objectif était d'abord de sécuriser ces personnes pour éviter qu'elles ne soient en détresse, a osé Conte. Nous avons tout de suite offert notre soutien logistique.» Alors que Salvini, son ministre de l'Intérieur, a dit vouloir former avec ses homologues autrichiens et allemands un «axe des volontaires» contre l'immigration clandestine, Conte a dit partager les idées de son ministre. Précisant qu'il s'agit pour lui d'un «axe de personnalités volontaires qui veulent embrasser l'Europe tout entière».