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Libération

Le beau-frère indigne du roi d’Espagne dort en prison

publié le 18 juin 2018 à 20h36

Pas de photos, pas d’images pour les télés : c’est très discrètement qu’Iñaki Urdangarin, le beau-frère du roi d’Espagne, est entré en prison lundi, à l’heure du laitier. Condamné pour détournement de fonds, fraude fiscale et trafic d’influence, il a pu choisir, parmi les 82 prisons espagnoles, celle où il va passer en théorie cinq ans et dix mois, dans les faits sans doute beaucoup moins. Le pénitencier de Brieva, village proche d’Avila, dans le centre du pays, a eu sa préférence. Il devrait être le seul homme dans cette prison qui enferme 200 femmes.

Ex-handballeur deux fois médaillé olympique avec l’Espagne, mari de l’infante Cristina, la sœur du roi Felipe VI, Urdangarin, 50 ans, avait vu sa condamnation confirmée en appel mardi dernier. L’incarcération intervient alors que le monarque est en visite officielle aux Etats-Unis, où il doit rencontrer Donald Trump ce mardi.

Le feuilleton judiciaire entamé au début des années 2010 s’achève donc derrière les barreaux pour le «gendre idéal» de l’ex-roi Juan Carlos. Le tribunal de Palma de Majorque l’a jugé coupable d’avoir détourné entre 2004 et 2006 des subventions attribuées à une fondation qu’il présidait.

L'enquête avait démarré alors que l'Espagne s'enfonçait dans la crise économique, et a durablement terni l'image de la monarchie. Au point de précipiter l'abdication de l'ancien roi en faveur de son fils en juin 2014. Déclaré persona non grata au palais pour conduite «non exemplaire», Iñaki Urdangarin a été écarté avec l'infante Cristina des cérémonies officielles, puis dépouillé du titre de «duc de Palma» reçu lors de son mariage. Le couple s'était installé en 2013 avec ses quatre enfants à Genève, loin des paparazzi.