Promettant un «changement radical», le candidat de gauche Andrés Manuel López Obrador espère marquer l'histoire ce dimanche et obtenir une large victoire à l'élection présidentielle mexicaine, où il fait figure de favori. «Ce sera un événement historique, la victoire de tout un peuple face à l'immoralité et la décadence de ces derniers temps», a-t-il lancé à ses partisans lors de son dernier meeting de campagne dans l'emblématique stade Azteca de Mexico. A 64 ans, «Amlo», comme le surnomment les Mexicains, d'après ses initiales, se présente comme le candidat antisystème et anticorruption, voulant chasser «la mafia du pouvoir». Après deux précédents échecs, il est cette fois crédité de plus de 20 points d'avance dans les sondages sur ses adversaires des partis traditionnels.
Derrière lui, le jeune conservateur Ricardo Anaya vante sa «modernité» à la tête une coalition de droite et de gauche (formée par le PAN, le PRD et le Mouvement citoyen). Il devance José Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, droite), un indépendant choisi par le parti au pouvoir, qui figure en troisième position. Les élections fédérales qui se tiennent ce dimanche visent à élire le président pour un mandat de six ans non renouvelable, ainsi que les deux chambres du Congrès du Mexique. 89 millions d'électeurs sont appelés aux urnes.
Retrouvez ci-dessous les articles de Libération sur ces élections :
Le profil
Face aux partis traditionnels discrédités par la corruption et la guerre meurtrière liée au crime organisé, l'ex-maire de Mexico et «Bernie Sanders mexicain», Andrés Manuel López Obrador a su fédérer les électeurs de gauche. Son profil, à lire ici.
Les autres candidats
L'indépendant Jaime Rodríguez Calderón, Ricardo Anaya issu d'une alliance «droite-gauche» et José Antonio Meade, soutenu par le président sortant Enrique Peña Nieto, sont les trois autres principaux candidats à l'élection présidentielle. Leurs profils sont à lire ici.
Le reportage
Corruption, violence, non-respect des plus modestes : la construction du nouvel aéroport international de Mexico, relancée en 2014 par le président Peña Nieto, pourrait être remise en cause en cas de victoire d'Andrés Manuel López Obrador. Un miroir des maux du Mexique. Notre journaliste Frédéric Autran s'est rendu sur place. Voir aussi notre diaporama.
Photo Jordi Ruiz Cirera pour Libération
Les narcos
Gardes du corps, proches mis à l'abri, menaces de mort au bruit des rafales automatiques… les candidats aux élections générales ont dû résister au climat de terreur qui plombe la principale zone de culture du pavot, dans la région du Guerrero. Un reportage à lire ici.
Les déçus
Excédées par la corruption, rejetant en bloc le système politique, des communautés isolées d'indigènes du Chiapas, dans le sud du pays, souhaitent élire leurs dirigeants selon leurs us et coutumes. Notre reportage à lire ici.
La situation des journalistes
En deux semaines et demie début juin, quatre reporters ont été assassinés dans le pays, le plus dangereux pour la profession après la Syrie. Les autorités sont pointées du doigt pour leur inaction.
Dans le reste de l’Amérique latine
A l'instar de Lenín Moreno en Equateur ou Gustavo Petro en Colombie, la très probable victoire d'Andrés Manuel López Obrador devrait consacrer le succès d'une ligne modérée, particulièrement timide sur les questions sociétales. Notre analyse.