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Conflit

Raids israéliens sur Gaza, deux adolescents tués

Israël a mené une nouvelle série de frappes aériennes samedi après-midi dans la bande de Gaza après une confrontation dans la nuit avec le mouvement islamiste Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne.
Des gaz lacrymogènes lancés par les forces israéliennes sur des manifestants palestiniens, le 13 juillet 2018 dans la bande de Gaza (Photo MAHMUD HAMS. AFP)
publié le 14 juillet 2018 à 4h18
(mis à jour le 14 juillet 2018 à 18h39)

Israël a mené une nouvelle série de frappes aériennes samedi après-midi dans la bande de Gaza après une confrontation dans la nuit avec le mouvement islamiste Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne.

Deux adolescents palestiniens de 15 et 16 ans ont été tués dans une frappe contre un immeuble dans l’ouest de la ville de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé dans l’enclave palestinienne. Ils sont morts alors qu’il se trouvaient dans la rue en bas de cet immeuble, vide au moment du raid, a précisé cette source à l'AFP. L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que ce bâtiment était utilisé à des fins militaires par le Hamas.

Les raids israéliens de samedi après-midi ont également fait quinze blessés palestiniens, deux à Rafah, dans le sud du territoire, et 13 dans la ville de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes et le ministère gazaoui de la Santé. Les raids se poursuivaient samedi en fin d’après-midi, d’après un correspondant de l’AFP.

Des semaines de tension

Selon le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne, les raids de samedi sont «la plus importante opération diurne (de l'armée de l'air) dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014». «Le Hamas a dépassé la limite avec sa soi-disant "Marche du retour" qui consiste dans les faits en des actes de violence, des attaques contre la clôture de sécurité, des tirs de roquettes contre le territoire israélien et des lancements de ballons et cerfs-volants incendiaires», avait-il dit lors d'une téléconférence avec des journalistes en milieu d'après-midi.

Depuis le 30 mars, la frontière entre la bande de Gaza et Israël est le théâtre de manifestations contre le strict blocus israélien et pour le «droit au retour» des Palestiniens chassés de leurs terres ou qui ont fui à la création d’Israël en 1948. Au moins 141 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et plus de 4.000 blessés par balle depuis le début de ces manifestations. Aucun Israélien n’a été tué.

Accusée d’usage excessif de la force, l’armée israélienne dit tirer en dernier recours pour protéger ses frontières et accuse le Hamas de se servir du mouvement de protestation pour couvrir des attaques et des tentatives d’infiltration.

Des tirs en répone aux raids

Samedi matin, l'armée israélienne avait dit avoir effectué des raids aériens nocturnes contre des cibles du Hamas en riposte à des «actes de terreur pendant les violentes émeutes qui avaient eu lieu (quelques heures auparavant) le long de la clôture de sécurité» qui sépare le territoire israélien de l'enclave palestinienne. Ces raids n'avaient pas fait de victime, selon les Palestiniens.

Une trentaine de tirs de roquettes et d'obus de mortiers vers le sud d'Israël depuis la bande de Gaza ont eu lieu quasiment simultanément à ces raids nocturnes. Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a revendiqué ces tirs vers Israël en expliquant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une «réponse immédiate de la résistance» aux raids nocturnes israéliens.

Au total, d’après l’armée israélienne, une soixantaine de roquettes et d’obus de mortiers ont été tirés vers le territoire israélien depuis l’enclave de samedi à l’aube jusqu’au milieu de l’après-midi. Trois israéliens ont été blessés par une roquette qui s’est abattue samedi en fin d’après-midi sur le toit d’une maison à Sdérot (sud), localité israélienne limitrophe de la bande de Gaza, ont indiqué les services d’urgence israéliens.

Selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza, un adolescent de 15 ans avait été tué et 220 autres Palestiniens blessés par les tirs israéliens lors des violences qui ont émaillé vendredi les manifestations à la frontière. Grièvement blessé par balle vendredi, un autre manifestant, âgé de 20 ans, est décédé samedi de ses blessures, selon la même source.

D’après l’armée israélienne, des grenades, engins explosifs, cocktails Molotov, pneus enflammés et pierres ont été lancés en direction des soldats, dont un a été blessé.