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Libération

Theresa May : «C’est à l’UE […] de faire évoluer sa position [sur le Brexit et la frontière avec l’Irlande du Nord].»

Theresa May, Première ministre britannique, vendredi
publié le 20 juillet 2018 à 20h36

A qui s'adressait-elle ? A l'Union européenne ? A l'Irlande ? A l'Irlande du Nord ? Ou au petit parti unioniste favorable au Brexit, le Democratic Unionist Party (DUP), dont les 10 députés à Westminster lui assurent une très fragile majorité ? Vendredi à Belfast, Theresa May a demandé à l'UE de faire «évoluer» sa position sur le Brexit en ce qui concerne la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

Pour la première fois depuis deux ans et le référendum sur la sortie de l’Union, la cheffe de l’Etat s’est rendue sur l’un des points de friction les plus aigus des négociations sur le Brexit. C’est ici, entre le nord et le sud de l’île d’Irlande, que se situera après le 29 mars 2019 la seule frontière terrestre entre l’UE et le Royaume-Uni.

Or, depuis l’accord de paix signé en 1998, aucune frontière en dur n’y existe. Les biens, les marchandises, les personnes circulent librement. Le Royaume-Uni, l’Irlande et l’UE ont promis de ne pas matérialiser la frontière. En décembre, l’UE et le Royaume-Uni s’étaient mis d’accord sur l’absence de frontière et une solution de repli en cas d’absence d’accord - ce que ni Londres ni Bruxelles ne disent souhaiter - avant la fin de la période de transition qui suivra la sortie de l’UE et qui s’achèvera en décembre 2020. Cette solution consisterait à maintenir l’Irlande du Nord dans le marché commun et l’union douanière de l’UE. Ce qui, équivaudrait à instaurer une frontière imaginaire au milieu de la mer d’Irlande.

Sauf que vendredi May a estimé qu'«aucun Premier ministre britannique n'accepterait» cette solution. Elle propose l'instauration d'une zone d'union douanière entre l'Irlande du Nord et l'UE qui ne serait valable que pour les biens, et pas pour les services. Cet accord impliquerait aussi la fin de la liberté de mouvement des personnes. Inacceptable pour l'UE.