«Une nouvelle étape commence aujourd'hui». Le Parti Populaire (PP) espagnol a élu samedi comme nouveau chef Pablo Casado, député de 37 ans. Le parti va «tenter de reconquérir le coeur de tous les Espagnols après les semaines si difficiles que nous avons dû vivre», a déclaré le nouveau patron de la droite espagnole. «Le Parti populaire est de retour» et «nous sommes disposés à gouverner une nouvelle fois cette société», a-t-il ajouté.
Lors du congrès extraordinaire de deux jours du parti à Madrid, les grands électeurs chargés de désigner le nouveau patron du PP qui sera son candidat lors des prochaines législatives, prévues au plus tard mi-2020, ont largement placé en tête Casado (1 701 voix) devant Soraya Saenz de Santamaria, ancienne bras droit de Rajoy (1 250 voix).
Cette dernière, qui représentait la continuité, avait pourtant recueilli le 5 juillet le plus de voix parmi les militants, lors de primaires inédites au sein du parti mais Casado aura bénéficié de l’appui décisif de l’ancienne ministre de la Défense et numéro deux du parti, María Dolores de Cospedal, arrivée troisième le 5 juillet.
«Nous sommes un parti honnête»
La désignation de Casado, 37 ans, pour remplacer Mariano Rajoy, 63 ans, est un changement générationnel pour le parti conservateur, qui reste le premier parti au parlement même s’il n’est plus au pouvoir depuis la chute de Rajoy, le 1er juin après une motion de censure socialiste.
Président du parti depuis 2004 et à la tête du gouvernement espagnol depuis 2011, Rajoy a été coulé par la condamnation de son parti dans un méga-procès pour corruption. Le scandale avait permis au socialiste Pedro Sanchez de se hisser à la tête de l’exécutif avec le soutien du parti de gauche radicale Podemos, des indépendantistes catalans et des nationalistes basques.
«Nous sommes un parti honnête, il n'y a pas de place ici pour un seul corrompu», a promis Pablo Casado lors de son dernier discours avant le vote samedi matin.
Licencié en droit, Casado, a placé sa campagne sous le signe du virage à droite, rappelant son admiration pour l’ex-président colombien Alvaro Uribe.
Il a fustigé la «démagogie» du nouveau gouvernement socialiste qui a accueilli les migrants de l'Aquarius, s'est élevé contre la légalisation de l'euthanasie voulue par la gauche, a plaidé pour la baisse des impôts sur le revenu et les sociétés et prôné une grande fermeté face aux séparatistes catalans.