Donald Trump a, dimanche soir, sorti le mégaphone sur Twitter pour défier le président iranien Hassan Rohani : «Ne menacez plus jamais les Etats-Unis, ou vous devrez subir des conséquences telles que peu au cours de l'histoire en ont connu, a-t-il écrit dans un message rédigé en majuscules. Nous ne sommes plus un pays qui tolère vos paroles aberrantes de violence et de mort. Faites attention !»
Trump répondait aux avertissements du président iranien, qui lui demande de renoncer à sa politique d'isolement de Téhéran en le prévenant que «la paix avec l'Iran est la mère de toutes les paix et que la guerre avec l'Iran est la mère de toutes les guerres». «Vous n'êtes pas en position d'inciter le peuple iranien à se soulever contre les intérêts et la sécurité de l'Iran», a affirmé Rohani lors d'un discours devant des diplomates iraniens. Il fait référence à la rhétorique de l'administration américaine, du conseiller John Bolton et ses velléités de renversement de régime. Le président iranien a également exclu toute renégociation de l'accord sur le nucléaire avec Washington, déchiré par Trump en mai.
L'ire du président américain sur le réseau social n'est pas un coup de sang isolé. Elle est dans la droite ligne des déclarations de son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, qui a réitéré dimanche devant des Américains d'origine iranienne son souhait d'isoler économiquement ce pays. Pompeo a exhorté ses alliés européens, qui tentent de sauver l'accord sur le nucléaire, à «cesser de flirter avec un régime révolutionnaire» accusé de «corruption» et de «terrorisme». Il a appelé les Etats à stopper les importations de pétrole iranien d'ici novembre. Faute de quoi ils s'exposeront aux sanctions, dont les premières doivent tomber le 6 août sur l'automobile et l'aéronautique civile. Selon Pompeo, le régime, qu'il accuse d'avoir détourné des fonds, est dirigé «par quelque chose qui ressemble plus à une mafia qu'à un gouvernement». Les Etats-Unis n'ont «pas peur» de sanctionner «au plus haut niveau» le régime de Téhéran.
En réponse au boycott du pétrole, l'Iran se dit prêt à fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent environ 30 % des exportations maritimes de pétrole. «Ne jouez pas avec la queue du lion, vous le regretterez», a prévenu Rohani dimanche. Début juillet, il avait déjà brandi la menace d'un blocage du trafic pétrolier. Dans la foulée, l'armée américaine s'était dit prête à «assurer la liberté de navigation et la liberté du commerce partout où le droit international l'autorise». Depuis le rapprochement entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, Téhéran est devenu l'ennemi numéro 1 de Trump.