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La Palestinienne Ahed Tamimi revient en héroïne

La vidéo où on la voyait gifler deux soldats israéliens a fait d’elle une icône pour les Palestiniens. Incarcérée pour cet incident depuis huit mois, la jeune palestinienne a quitté sa prison, retrouvé sa famille et s'est rendue sur la tombe de Yasser Arafat.
Le jeune Palestinienne Ahed Tamimi (D) avec sa mère à leur libération de prison après 8 mois de détention en Israël. Photo prise le 29 juillet 2018 près du village de Nabi Saleh en Cisjordanie occupée (Photo ABBAS MOMANI. AFP)
publié le 29 juillet 2018 à 20h06

La Palestinienne Ahed Tamimi a été libérée dimanche. Cette ado devenue icône de la résistance contre l’occupation israélienne a passé huit mois en prison. Elle avait été arrêtée en décembre, quelques jours après avoir été filmée dans une vidéo devenue virale : on la voyait insulter deux soldats israéliens qui avaient pris position dans la cour de sa maison pour déloger des lanceurs de pierres, avant de taper du pied puis de gifler l’un d’entre eux. Le tout devant le smartphone de sa mère qui diffusait l’altercation en direct sur le Web.

La jeune fille de 17 ans et sa mère, également condamnée à la suite de l'incident, ont été libérées trois semaines en avance pour cause de surpopulation carcérale en Israël. Les autorités de l'Etat hébreu ont tenté de limiter la médiatisation autour de leur libération, notamment en diffusant des informations contradictoires sur l'endroit par lequel elles étaient censées rentrer. Raté. Les deux femmes ont été accueillies dans leur village de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, par une foule de proches, de partisans et de journalistes. «La résistance continue jusqu'à ce que l'occupation prenne fin», a-t-elle clamé, sa voix recouverte par les cris de ses soutiens, face à un mur de caméras, les épaules couvertes d'un keffieh, symbole de la résistance. Elle a remercié «tous ceux qui l'ont soutenue et qui soutiennent tous les prisonniers».

La jeune femme a embrassé en larmes sa famille et ceux et celles venus l'accueillir, sur un petit chemin menant à la bourgade. Puis son père les a raccompagnées jusqu'à leur maison. Sa fille qu'il a élevée pour être une «freedom fighter», et que les Israéliens raillent comme une «provocatrice» voire une «actrice» a ensuite rendu visite à des proches dont l'un des leurs a été tué en juin lors d'affrontements avec des soldats israéliens. Puis elle a déposé des fleurs sur la tombe de Yasser Arafat, à Ramallah avant de se rendre au siège de l'Autorité palestinienne, où elle a rencontré Mahmoud Abbas. Lequel a salué en elle «un modèle» de «résistance populaire pacifique».