La résolution de la crise sociale chez Ryanair n'est pas pour tout de suite. La semaine dernière, le syndicat de pilotes allemands Vereingung Cockpit (VC) avait menacé la direction d’une grève à partir du vendredi 10 août si elle ne leur accordait pas de meilleures conditions de travail avant ce mardi à la mi-journée.
Ce mercredi, c'est le syndicat VC qui a annoncé lors d'une conférence de presse qu'une grève de vingt-quatre heures aurait bien lieu à partir du vendredi 10. Les pilotes allemands rejoindront ainsi la grève observée le même jour par des pilotes belges, suédois et irlandais. « Les connections au départ et à l'arrivée d'Allemagne seront affectées », a fait savoir Martin Locher, président de VC. Contactée par Libération, la compagnie aérienne s'était montrée peu diserte sur sa position dans les négociations. Lundi soir, à moins de vingt-quatre heures de l'ultimatum, Ryanair avait déclaré avoir fait parvenir à Vereingung Cockpit «une proposition révisée sur une convention collective de travail dont VC a confirmé la réception».
"Nos demandes concernent la hausse des salaires et l'amélioration des conditions de travail", a rappelé le président du syndicat. Au cours des courtes négociations, "Ryanair n'a jamais montré de marges de manoeuvre permettant de trouver des solutions", a-t-il ajouté. Et de conclure, "Ryanair est seul responsable de l'escalade qui s'est produite". La réaction de la direction face à la montée du mouvement social avait en effet été particulièrement sévère. Le directeur marketing de Ryanair, Kenny Jacobs, avait dès juillet éludé les demandes des pilotes et assuré que les premières "grèves n'ont aucune justification et aucun autre but que de gâcher les vacances familiales et bénéficier à d'autres compagnies."
Les 25 et 26 juillet, la compagnie à bas coût a connu un revers inédit, avec un mouvement de grève massivement suivi chez le personnel de cabine de Ryanair, et ce, dans plusieurs pays européens. Des stewards et hôtesses de Belgique, Espagne, Portugal et Italie se sont élevés contre leur direction et demandent à être asujettis au droit du travail du pays où ils sont employés, et non celui de l’Irlande, moins avantageux pour eux. Le débrayage des personnels de cabine avait causé l’annulation de 600 vols et laissés 100 000 passagers sur le carreau.
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