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Italie

Gênes : le gestionnaire du pont effondré débloque 500 millions d’euros pour aider la ville

Cette somme, annoncée samedi par les dirigeants d’Autostrade per l’Italia, comprend à la fois un fonds se comptant «en millions d’euros» pour les proches de la quarantaine de victimes, mais aussi un fonds avec «des dizaines de millions d’euros» géré par la commune pour reloger les habitants dont les immeubles sous le pont sont condamnés.
Le pont Morandi partiellement effondré, ce mercredi à Gênes. Au cours des quatre dernières années, pas moins de huit ponts se sont écroulés en Italie. (Photo Antonio Calanni. AP)
publié le 18 août 2018 à 18h51

Les dirigeants d'Autostrade per l'Italia, société gestionnaire du pont qui s'est effondré mardi à Gênes, ont annoncé samedi que 500 millions d'euros étaient déjà prêts pour aider la ville et reconstruire l'ouvrage, dont l'effondrement a fait 40 morts confirmés et trois probables. «En faisant la somme, on arrive rapidement au demi-milliard d'euros […]. Ce sont des fonds qui seront disponibles dès lundi», a déclaré Giovanni Castelluccio, patron de la société qui a été mise en cause par le gouvernement, au cours d'une conférence de presse.

Cette somme comprend à la fois un fonds se comptant «en millions d'euros» pour les proches de la quarantaine de victimes, mais aussi un fonds avec «des dizaines de millions d'euros» géré par la commune pour reloger les habitants dont les immeubles sous le pont sont condamnés. Parallèlement, «nous avons un projet qui nous permet, en huit mois, entre démolition et reconstruction, d'avoir un nouveau pont en acier», a-t-il assuré, précisant que le délai de huit mois s'entendait à partir du feu vert des autorités au projet.

Alternative routière pour les poids lourds

Pour désengorger la ville en attendant, Autostrade aménagera aussi «en des temps record» une alternative pour les poids lourds sur une voie privée de l'aciérie Ilva près du port. Et les autoroutes de la zone de Gênes ne seront plus payantes à partir de lundi. Ni Giovanni Castelluccio, ni Fabio Cerchiai, président de la société qui gère près de la moitié des 6 000 km d'autoroute du pays n'ont souhaité s'exprimer sur leurs rapports avec le gouvernement, qui a entamé vendredi une procédure pour révoquer la concession du tronçon du pont.

Il n'a pas émis d'hypothèse sur les causes de l'effondrement, expliquant que la société n'avait pas eu accès au site et que la pluie qui tombait dru au moment du drame masquait les images de la caméra de surveillance. «Nous savons que nous devons et pouvons donner et faire tant pour Gênes, et nous sommes déterminés à le faire avec humilité, constance et sens des responsabilités. Nous sommes là», a-t-il insisté, après avoir entamé la conférence en présentant les condoléances de toute la société aux familles des victimes et à la ville. Les deux dirigeants, que les chefs de file du gouvernement avaient appelés à démissionner au plus vite, ont précisé qu'ils entendaient rester en poste dans l'immédiat.