L'enquête du New York Times a fait l'effet d'une bombe : dans un article publié dimanche, le quotidien américain faisait état d'un accord financier conclu en avril entre l'actrice Asia Argento et Jimmy Bennett, jeune comédien et musicien américain qui l'accusait d'agression sexuelle en 2013. Jusque-là silencieuse, la figure de proue du mouvement #MeToo a pris la parole par le biais d'un communiqué mardi pour nier «toute relation sexuelle» avec ce jeune homme de vingt ans son cadet qu'elle avait connu en 2004 lors du tournage de l'un de ses films, le Livre de Jérémie, dans lequel Jimmy Bennett incarnait son fils. Asia Argento, qui fut parmi les premières à dénoncer les violences sexuelles commises par le producteur américain Harvey Weinstein en octobre, dit dans ce texte rejeter «le contenu de l'article publié par le New York Times qui circule dans les médias internationaux» et dénonce des «persécutions». «Je suis profondément choquée et frappée en lisant des informations absolument fausses», poursuit l'actrice, qui précise «ne pas avoir d'autre choix que celui de s'opposer à tous les mensonges et de se protéger de toutes les manières». L'actrice et réalisatrice ne nie pas avoir versé de l'argent à Jimmy Bennett, mais elle assure l'avoir fait pour l'aider financièrement à un moment où il en avait besoin. Dans son enquête, le journal américain précise avoir reçu un certain nombre de documents via un mail crypté envoyé par une source anonyme. Parmi eux figure l'accord qui aurait été conclu en avril entre Asia Argento et Jimmy Bennett.
L’acteur, âgé de 22 ans, assure avoir été agressé sexuellement par la comédienne un jour de mai 2013, dans une chambre d’hôtel de Los Angeles où ils avaient un rendez-vous professionnel.
Dans l'Etat de Californie, tout rapport sexuel avec un mineur (la majorité y est fixée à 18 ans) est considéré comme illégal si les protagonistes ne sont pas mariés. En novembre, les avocats de Bennett auraient, selon le New York Times, signifié leur intention d'engager des poursuites, réclamant à l'actrice 3,5 millions de dollars (3 millions d'euros) de dommages et intérêts. Le deal qui aurait été conclu portait sur le versement de 380 000 dollars et la non-divulgation d'une photo prise ce jour-là. En revanche, aucune clause de confidentialité n'y figurait.