L’information pourrait passer inaperçue, pourtant elle est majeure pour la lutte contre le changement climatique. L’énergéticien japonais Marubeni a déclaré, mardi, sa volonté de se retirer (quasi entièrement) des activités de production d’électricité par les centrales à charbon, une des énergies les plus sales.
«Marubeni reconnaît que le changement climatique est un enjeu majeur partagé par toute l'humanité, écrit l'entreprise dans un communiqué. C'est un problème qui menace la coexistence entre l'environnement et la société, un problème qui a un énorme effet sur les affaires de Marubeni et ses actionnaires, et un problème qui doit être confronté rapidement.» La reconnaissance de ces risques financiers par un conglomérat de cette taille est, en elle-même, majeur. Elle illustre les changements de nombreux investisseurs qui considèrent les projets liés au charbon trop risqués financièrement.
L'entreprise détaille aussi les mesures qu'elle va mettre en place pour limiter son empreinte carbone. «D'ici 2030, Marubeni va réduire sa capacité de génération nette au charbon, actuellement de 3 gigawatts, de moitié, est-il précisé dans le communiqué. Marubeni ne va plus participer à de nouveaux business de production d'électricité par le charbon.» Et de nuancer : «Cependant, Marubeni pourrait envisager de poursuivre des projets qui adoptent les "Meilleures technologies disponibles" ["BAT", en anglais, ndlr] et qui sont conformes aux politiques du gouvernement japonais et du pays où le projet est entrepris.»
En parallèle, le conglomérat promet d’étendre sa part d’énergies renouvelables dans son mix de production de 10 à 20% en 2023. Marubeni est déjà en train de construire un projet d’énergie solaire de 1,17 gigawatt, un des plus grands et des moins chers au monde.