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Libération

Skripal : le deuxième «touriste» identifié ?

publié le 9 octobre 2018 à 20h26

Vladimir Poutine ne serait pas content du tout. Une fois de plus, les sites d'investigation britannique Bellingcat et russe The Insider ont révélé que le président russe avait pour habitude de récompenser les «touristes» qui se donnent la peine de visiter des lieux pas forcément réputés, mais dotés de belles cathédrales. Le second suspect dans l'empoisonnement de l'ex-espion double russe Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, en mars dans la ville anglaise de Salisbury, a été identifié. Comme son acolyte dont l'identité avait été révélée fin septembre, il aurait été décoré en 2014 par Vladimir Poutine du plus haut titre honorifique qui soit, «héros de la Fédération de Russie».

«Alexandre Petrov», le deuxième fameux «touriste» russe, s'appelle en fait Alexandre Michkine. Il est médecin militaire au sein du renseignement militaire russe (GRU), comme son camarade, le colonel Anatoli Tchepiga, alias «Rouslan Bochirov». Selon les dernières révélations, Alexandre Michkine est né dans le village de Loyga (nord-ouest de la Russie). Un enquêteur de The Insider s'y est rendu et s'est entretenu avec des habitants qui ont confirmé son identité. Sa grand-mère, âgée de 90 ans au moins, qui l'a élevé jusqu'à ses 16 ans, y vit toujours. Elle a disparu il y a quelques jours, lorsque Bellingcat a annoncé être prêt à identifier son petit-fils.

Michkine a déménagé à Saint-Pétersbourg entre 1995 et 1999. Il a étudié à la prestigieuse académie médicale militaire «S. Kirov». Entre 2007 et 2010, ce père de deux filles s’est installé à Moscou où il a obtenu sa nouvelle identité, «Alexandre Petrov», et de nouveaux papiers. Entre 2010 et 2013, il a effectué sous ce nom de nombreux allers-retours entre l’Ukraine et la Russie. Jusqu’en 2014, son adresse à Moscou était celle du quartier général du GRU. Anatoli Chepiga y était domicilié à la même époque.

Les autorités britanniques n'ont pas réfuté ces informations. L'ambassade russe à Londres, elle, a commenté ces dernières révélations comme la «manifestation d'une libre expression».