Comment les jeunes Européens voient-ils l’avenir ? Ont-ils confiance ? Pas tellement, à en croire le résultat d’un sondage (1) effectué par l’institut Ipsos pour le Secours populaire, rendu public ce vendredi. Premier constat : les jeunes Européens de l’Ouest (France, Italie, Grande-Bretagne) jugent plus sévèrement que ceux de l’Est (Pologne) leur situation économique. Parmi les sondés français, 62% estiment que la précarité est en hausse en Europe, comme 55% des Anglais et des Italiens. De la même façon, 64% des Français, 68% des Anglais et 65% des Italiens estiment que la précarité a augmenté dans leur propre pays. A l’inverse, les jeunes Polonais ne sont que 34% à juger la précarité en hausse dans leur pays et 32% en Europe.
Selon Ipsos, cet écart entre les Polonais et les autres peut s'expliquer parce que «la croissance de leur pays [les] rend beaucoup plus optimistes». Les jeunes Polonais sont par ailleurs les plus nombreux à travailler, qu'il s'agisse d'un emploi à temps plein, à temps partiel ou d'un petit boulot : 87% travaillent pour subvenir à leurs besoins, contre 84% des Anglais, 80% des Français et 77% des Italiens. Ces derniers sont les plus nombreux (60%) à vivre chez leurs parents, suivis par les Polonais (55%).
On notera aussi que les 15-25 ans italiens sont les plus nombreux à voir leur situation d'un œil sombre puisqu'ils sont 32% à juger la précarité dans leur pays «en forte hausse». Les Français sont juste derrière, avec 27% de très inquiets. A la question «pensez-vous qu'il existe un risque très important, plutôt important, plutôt pas important ou pas important du tout que dans les prochains mois vous vous retrouviez en situation de précarité ou de pauvreté ?», les Italiens (56%) et les Français (44%) ont répondu plus massivement «très important» et «plutôt important» que les autres. Seuls 28% des répondants polonais étaient inquiets, dont seulement 7% de «très inquiets».
Autre constat : les filles, quel que soit leur pays, sont plus nombreuses que les garçons à déclarer avoir des difficultés pour accéder à des biens ou des activités culturelles et de loisirs (47% contre 39% des garçons), se procurer une alimentation équilibrée (46% contre 39%), se vêtir correctement (41% contre 38%), payer certains actes médicaux (36% contre 31%) et payer leur abonnement de transport (30% contre 28%). Les loyers sont néanmoins chers pour tout le monde, puisque 31% des filles comme des garçons ont du mal à le payer, qu’ils soient actifs ou demandeurs d’emploi (38% des premiers et 39% des deuxièmes disent être en difficulté pour se loger).
(1) Auto-administré en ligne, cette analyse repose sur les réponses de 1 000 Français âgés de 15 à 25 ans, 500 Anglais âgés de 15 à 25 ans, 500 Italiens âgés de 15 à 25 ans et 500 Polonais âgés de 15 à 25 ans.