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Le mercredi : la bonne nouvelle pour la planète.
Hambach, c'était l'un de ces poumons verts d'Allemagne, situé tout près de Cologne. Là où vivaient depuis six ans des militants écolos en lutte contre le géant de l'électricité RWE, celui-là même qui s'est décidé à raser la forêt pour étendre sa mine de lignite : un charbon très polluant, rappelait notre correspondante Johanna Luyssen, qui sert à alimenter les centrales. Mais ça, c'était avant que les zadistes soient délogés de leurs arbres par la police, laissant à «Goliath» l'entière liberté de ses projets dévastateurs. Conscient des enjeux environnementaux, le moteur de recherche responsable Ecosia, engagé dans la reforestation, a fait une offre de rachat de l'ordre d'un million d'euros au propriétaire RWE dans l'espoir de sauver cet écosystème. Offre finalement retoquée par le principal intéressé, ce qui n'a pas pour autant désespéré la firme écoresponsable qui en aurait mis une nouvelle sur le tapis, les négociations étant en cours.
Ecosia bietet RWE 1.000.000 € für Hambacher Forst @RWE_AG & lädt andere Organisationen ein, mitzuziehen #hambibleibt pic.twitter.com/mCX5mdgASU
— Ecosia (@Ecosia) October 9, 2018
140 espèces protégées et des arbres centenaires
Car cette forêt, vieille de 12 000 ans, grande autrefois de 12 000 hectares, riche de quelque 140 espèces protégées et d'arbres centenaires, est promise à une mort certaine, soulignait dans son reportage Johanna Luyssen. Depuis son acquisition et la construction de la mine en 1978, RWE a déjà détruit 90% des 4 200 hectares restants de sa surface, précise Ecosia sur son blog, et s'affiche aujourd'hui bien décidé à raser le peu qui lui reste pour creuser les sols. Mais pas tout de suite. Le 5 octobre dernier, la Cour régionale administrative de Münster a jugé que RWE n'avait «pas le droit de déboiser la forêt de Hambach» tant que la justice n'aura pas examiné le recours déposé par l'association environnementale Bund, soit d'ici 2020. Un répit mais de courte durée.
Digger Occupation 5 am till 3:00 PM. Stopping destruction of #HambacherForst, villages, towns & Earth's climate
— Hambacher Forst (@HambiBleibt) October 21, 2018
3 released 2 detained. #Police stating it was not dangerous, #RWE caling action extremely dagerous.
Much less so than continuing fossil fuel extraction.#hambibleibt pic.twitter.com/5OIg5cP0Pl
Pas besoin d'être un climatologue de renom pour comprendre l'impact des forêts sur la planète. Comme les océans, les arbres sont des puits de CO2, c'est-à-dire des réserves naturelles qui absorbent le carbone et permettent ainsi de réguler le réchauffement climatique.
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Aujourd'hui en France, des initiatives du même type voient le jour, doucement mais sûrement. Dans le Morvan, par exemple, où le groupement forestier citoyen du Chat sauvage rachète des bouts de forêt pour lutter contre un enrésinement croissant. «J'avais un sentiment d'impuissance, une souffrance même de voir tous les feuillus disparaître au profit de résineux, certes plus rentables [pour les entreprises du bois, ndlr], mais dont l'exploitation détruit les sols mais aussi les habitats naturels de la faune et la flore», expliquait il y a peu le gestionnaire bénévole Frédéric Beaucher, à Libération.
Pour soutenir le projet de rachat de Hambach, Greenpeace a lancé une pétition à retrouver ici. Soixante célébrités, dont les portraits sont affichés sur les arbres parrainés et marrainés de la forêt, se sont aussi engagés dans la lutte contre le charbon.