La liberté guidant le peuple palestinien. Cette photo d'un jeune militant torse nu et aux muscles de dieu grec, tenant un drapeau palestinien d'une main et une fronde de l'autre, entouré de journalistes en gilets pare-balles et sur fond gris de fumée de pneus brûlés, a été réalisée par le photoreporter Mustafa Hassona de l'agence turque Anadolu, le 22 octobre lors d'une nouvelle manifestation de «la marche du retour» des Palestiniens vers leur terre d'origine et contre le blocus de Gaza. Près de 200 Palestiniens y ont été tués depuis sept mois par les tirs des snipers israéliens. Prise sur le vif et tirée d'une série de clichés, l'image a déferlé sur les réseaux sociaux où sa composition rappelant le tableau de Delacroix lui a donné un statut d'icône. De façon générale, la lutte palestinienne a toujours produit beaucoup d'images de ce type, ensuite reproduites dans les journaux, sur les murs… Avec généralement un temps de vie assez court, une image chassant l'autre. La semaine dernière, c'était celle de «l'estropié à la fronde», lauréate du prix Bayeux. En début d'année, celle de l'enfant aux yeux bandés entouré de soldats. Ces images deviennent virales très vite, notamment grâce à la télé palestinienne qui en fait des symboles nationalistes. Celle-ci touchera vraisemblablement un public occidental plus large. On y voit donc A'ed Abu Amro, un Gazaoui de 20 ans : «Je ne vais pas aux manifs pour être pris en photo, mais ça m'encourage», a-t-il dit au site aljazeera.com. «Si je suis tué, je veux être enroulé dans ce drapeau.»
Une photo aux airs de peinture d’un Gazaoui devient un symbole
publié le 25 octobre 2018 à 20h56
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