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Libération
Brexit stories

On a retrouvé David Cameron et George Osborne

Depuis leur éjection hors du gouvernement, au lendemain du référendum sur le Brexit, l'ancien Premier ministre et son ministre des Finances avaient fait profil bas. Récemment, ils viennent tous deux de faire parler d'eux dans les médias britanniques.
David Cameron et George Osborne le 1er avril 2015 à Wolverhampton, dans l'ouest de l'Angleterre. (Photo Léon Neal. AFP)
publié le 2 novembre 2018 à 13h14

On les avait perdus. Evaporés dans les remous chaotiques de l'après-vote du Brexit. Deux ans et demi après, les voici qui réapparaissent en fanfare, la même semaine. Simple coïncidence ? L'ancien Premier ministre David Cameron avait démissionné le lendemain du référendum du 23 juin 2016. Son chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances), George Osborne, avait été viré sans ménagement par la nouvelle occupante du 10 Downing Street, Theresa May.

Initiateurs du référendum sur l’Union européenne, persuadés de gagner facilement l’adhésion des Britanniques pour rester au cœur de l’Europe, David Cameron et George Osborne avaient mené une campagne calamiteuse. Et les Britanniques avaient choisi le Brexit, à 52 % contre 48 %. Depuis rien, ou presque. David Cameron a bien été aperçu çà et là, poussant son chariot dans un supermarché du quartier chic de Notting Hill, jouant au golf et même, paraît-il, au tennis avec son ancien ennemi juré Boris Johnson. Il a aussi donné quelques discours grassement rémunérés et envisagerait de travailler pour un fonds d'investissements chinois. Surtout, il s'était enfermé dans sa luxueuse cabane de jardin (25 000 livres, soit 28 500 euros) pour y écrire ses mémoires. Seul problème, l'inspiration semblait lui faire défaut et la publication n'a cessé d'être repoussée.

De son côté, George Osborne, 47 ans, était en fait réapparu assez rapidement, converti en journaliste et rédacteur en chef du quotidien londonien Evening Standard. Depuis, il mène une campagne acharnée, sinon tardive, contre le Brexit. Et en parallèle, ne rate pas une occasion d'attaquer la Première ministre, devenue son ennemie publique numéro un.

Il a ainsi comparé Theresa May à une «morte-vivante dans le couloir de la mort» et glissé à des collègues qu'il ne s'arrêterait que «lorsqu'elle aura été découpée et placée dans des sacs dans [son] congélateur». Mais il menait sa vendetta exclusivement dans les colonnes du quotidien du soir. Jusqu'à ce mardi où, devant les caméras de Newsnight, le journal télévisé du soir sur BBC 2, il s'est livré à un étonnant exercice de contrition.

Il a admis un «certain nombre de regrets»«Nous avons eu tort de jouer à prétendre dans les débats que tout ce que faisait Bruxelles était mal, était un problème et une bataille», a-t-il reconnu, avant d'enfoncer le clou en admettant qu'avec David Cameron, ils «avaient trop tardé à essayer d'expliquer certains des bénéfices de l'appartenance à l'Union européenne» et même «pas fait assez pour souligner la valeur de l'immigration».

Trois jours plus tard, c'était au tour de David Cameron, 52 ans, de refaire une apparition dans le Sun. Le quotidien populaire cite vendredi des «proches» pour affirmer que l'ancien Premier ministre «s'ennuie comme un rat mort» et envisage de revenir en politique. Il aurait même indiqué qu'il apprécierait un poste de ministre des Affaires étrangères. Ses représentants ont refusé de commenter l'information mais n'ont pas démenti.

Drôle de moment pour le retour de ce duo, terriblement impopulaire, aussi bien chez les Remainers que les Brexiters. Quel est l'intérêt de ces interventions ? Serait-ce parce qu'ils estiment les jours de Theresa May comptés et imaginent alors pouvoir revenir aux affaires ?