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Libération

Trump menace les migrants de représailles

publié le 2 novembre 2018 à 21h46

Avec en ligne de mire les élections de mi-mandat de mardi, à haut risque pour le camp républicain qui pourrait perdre sa majorité à la Chambre des représentants, la surenchère de violence de Trump envers les migrants semble sans limite. Alors que certains membres de la «caravane» de Centraméricains, fuyant les violences dans leur pays et avancent en ce moment en direction des Etats-Unis pour y demander l'asile, sont accusés d'avoir lancé des pierres sur les forces de l'ordre mexicaines, le Président a indiqué que de telles attaques ne seraient pas tolérées dans son pays. «S'ils veulent lancer des pierres sur notre armée, notre armée répliquera», a-t-il affirmé. Avant de rectifier vendredi soir : «Je n'ai pas dit tirer. [Les soldats] n'auront pas à tirer. Ce que je ne veux pas, c'est que ces gens lancent des pierres.»

Trump aurait pu choisir de faire campagne sur la bonne santé de l'économie américaine : 250 000 emplois créés en octobre, un chômage à 3,7 %, au plus bas depuis des décennies, et des salaires en augmentation, selon le Bureau of Labor Statistics publié vendredi. Mais il a tout fait ces derniers jours pour replacer l'immigration illégale, repoussoir absolu pour l'électorat conservateur. Selon lui, «trois caravanes» de migrants «très dangereux» doivent arriver «très vite» à la frontière. Pour les associations qui accompagnent ces migrants, leur nombre aurait diminué de 7 000 à 3 500, et le cortège pourrait ne pas atteindre la frontière avant décembre. Qu'importe : Trump a annoncé que jusqu'à 15 000 soldats pourraient être déployés à la frontière. «Ils n'entreront pas, nous ne laissons entrer personne», a assuré le Président.

Avec pas moins de onze meetings en huit jours pour soutenir des candidats républicains, Trump est très actif dans la campagne, imposant des éléments de langage - le dernier slogan en date, «jobs, not mobs» («des boulots, pas des hordes»), a été vite repris par des candidats républicains et leurs soutiens.