Menu
Libération
À suivre

Brexit : un accord trouvé entre Londres et Bruxelles

Un accord technique a été trouvé à Bruxelles pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Theresa May doit désormais le faire adopter par son gouvernement, puis son Parlement, ce qui est loin d'être acquis.
Manifestation anti-Brexit à Londres, le 9 octobre. (Photo Tolga Akmen. AFP)
publié le 13 novembre 2018 à 19h09

On s’excite pour un rien ces derniers temps à Londres, mais, presque deux ans et demi après le référendum sur la sortie de l’Union européenne, le gouvernement britannique a confirmé mardi en fin d’après-midi qu’un accord avait enfin été trouvé à Bruxelles sur l’accord de sortie de l’Union européenne. Après de longs mois de négociations et plusieurs nuits blanches, un accord technique sur les conditions du divorce entre l’UE et le Royaume-Uni, et notamment sur la question de la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, a été finalisé.

Les détails de l’accord n’ont pas encore été dévoilés, mais pourraient comprendre une forme d’union douanière qui engloberait tout le Royaume-Uni, ce qui permettrait de maintenir une fluidité absolue des échanges entre le nord et le sud de l’île d’Irlande, où se trouvera la seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni post-Brexit et l’UE.

Il s’agit d’un pas supplémentaire et significatif vers le Brexit, mais seulement d’un pas. La Première ministre britannique Theresa May doit maintenant faire accepter politiquement cet accord par ses ministres, ce qui n’est pas donné, tant les divisions internes sont vives. Une réunion extraordinaire du cabinet (les principaux ministres) est prévue mercredi. Mais, dès mardi soir, Theresa May a prévu de recevoir un à un ses ministres au 10, Downing Street pour tenter de les convaincre individuellement. Si elle arrive à emporter l’adhésion de son gouvernement, un sommet européen spécial pourrait être convoqué d’ici la fin novembre pour entériner cet accord. Ensuite, le Parlement britannique, où les conservateurs ne disposent d’une majorité qu’avec les voix des dix députés Parti unioniste démocrate (DUP) nord-irlandais, devra débattre de cet accord et procéder à un vote, sans doute avant Noël. Le Parlement est aussi profondément divisé et rien ne dit qu’il se prononcera en faveur de cet accord. Avant même de connaître son contenu, plusieurs députés, dont les «brexiters» Boris Johnson et Jacob Rees-Mogg, ont d’ores et déjà exclu de le voter. Si l’accord est finalement adopté, il devra aussi être soumis au vote du Parlement européen de Strasbourg.

L’accord conclu, qui ferait environ 500 pages, ne représente que le règlement de la séparation. Il devrait être accompagné d’une déclaration politique, d’une dizaine de pages ou moins, qui posera les jalons de la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni. Les discussions sur cette relation ne commenceront qu’après l’adoption officielle de l’accord de retrait. Le Brexit, dont la date est fixée au 29 mars 2019, se rapproche, mais la route est encore longue.