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Libération

Brexit : le gouvernement britannique valide l’accord Londres-UE

publié le 14 novembre 2018 à 21h16

On l’a attendue toute la journée. Jeudi soir, après plus de cinq heures de réunion du cabinet de Theresa May, qui comprend les vingt et un principaux ministres de son gouvernement, la fumée blanche a fini par sortir du 10, Downing Street.

La Première ministre britannique a prononcé une courte déclaration à l'issue de cette rencontre pour annoncer l'adoption par son gouvernement de l'accord de retrait de l'Union européenne trouvé la veille, après des mois d'atermoiements, entre les négociateurs britanniques et européens.

Theresa May aura passé sa journée à tenter de convaincre à la fois les brexiters et les remainers de son cabinet que cet accord était le meilleur qu'elle pouvait arracher. Il prévoirait d'englober l'ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière après la fin de la période de transition qui doit s'achever en principe fin décembre 2020.

Cette solution permettrait d’empêcher de séparer l’Irlande du Nord, seule future frontière terrestre avec l’Union européenne du reste du pays, et éviterait tout contrôle douanier entre le nord et le sud de l’île. C’est sur ce point que les discussions achoppaient depuis des mois. En échange de cette union douanière, le Royaume-Uni s’engagerait à respecter la réglementation européenne en matière sociale, environnementale, fiscale et d’aides de l’Etat. Par ailleurs, la question des zones de pêche britanniques et de leur accès, ou pas, aux pêcheurs des Vingt-Sept inquiétait particulièrement les Ecossais.

Tant les brexiters que les remainers ont jugé cet accord peu satisfaisant. Pour les premiers, la crainte de voir le Royaume-Uni rester éternellement au sein de l'union douanière, sans avoir son mot à dire sur les réglementations, représente une trahison des idéaux du Brexit. Pour les partisans de l'UE, le projet d'accord est la pire solution possible : la perte de toute voix au chapitre. En début de soirée, les rumeurs couraient sur la possibilité d'un vote de défiance contre Theresa May dès ce jeudi, qui pourrait entraîner sa démission. Les conséquences du Brexit, dont la date est officiellement le 29 mars 2019, n'en finissent pas.