Le turnover continue au sein du gouvernement de Donald Trump. Le président américain a annoncé samedi sur Twitter le départ «à la fin de l'année» du secrétaire de l'Intérieur, en grande partie chargé d'appliquer sa politique environnementale, le très controversé Ryan Zinke. Cet ancien militaire et élu du Montana multipliait les casseroles et les enquêtes, notamment pour ses dépenses excessives de deniers publics (déplacements en jets, rénovation de ses portes de bureau pour des sommes colossales…), dont l'intéressé se défend. Ce départ est une nouvelle preuve de la fébrilité de l'exécutif, qui devra affronter dès janvier une surveillance accrue de la Chambre des représentants, désormais dominée par les démocrates, qui ont Ryan Zinke dans le viseur. Si ce dernier est considéré comme «l'un des membres les plus néfastes du cabinet» par le chef des démocrates au Sénat, son probable remplaçant David Bernhardt (photo), serait «encore pire», juge une ONG de protection des terres sauvages de l'Alaska. A 49 ans, l'actuel numéro 2 de l'Intérieur est un ancien lobbyiste des industries pétrolières, gazières et de l'eau. Alors que Ryan Zinke était empêtré dans ses affaires, c'est Bernhardt qui a réorganisé le département et ses 70 000 employés. Outre qu'il a déjà été confirmé par le Sénat, Trump le juge efficace : en un an et demi, il a facilité les permis de forage sur terre et offshore, réduit les zones protégées pour les espèces en danger, et encouragé la Californie à céder des réserves d'eau protégées à l'industrie agricole. Le Washington Post raconte dans un portrait que l'ex-lobbyiste se promène en permanence avec la liste de tous ses anciens clients (et potentiels conflits d'intérêts), de peur d'en oublier.
Photo K. Frey. getty