Tous les touristes descendant en voiture vers l’Italie l’avaient un jour ou l’autre emprunté. Depuis 1967, son énorme carcasse, longue de 1 182 mètres et haute de 45 mètres, surplombait une partie de la ville de Gênes. Jusqu’au 14 août et son spectaculaire effondrement, qui a provoqué la chute vertigineuse de plusieurs véhicules, faisant 43 morts.
Prouesse de l’architecte rationaliste Riccardo Morandi, le pont homonyme, en béton armé, avait été, à sa conception, une sorte de symbole du miracle italien des années 60. Son soudain écroulement a suscité stupéfaction, indignation et colère dans un pays désormais en proie au doute. L’identification des causes de la catastrophe prendra de longs mois. Une chose est sûre : peu de temps avant la catastrophe, des défaillances avaient été relevées sur la structure du pont. Pour sa défense, la société Autostrade per l’Italia (contrôlée par la famille Benetton), qui avait la gestion du pont, assure que les contrôles avaient été régulièrement effectués. La reconstruction du viaduc devrait durer un an et demi.