Sycophantes et détracteurs unanimes : 2018 fut l'année Nétanyahou. Celui qui se voyait comme le paria de l'ère Obama a raflé la mise : ambassade américaine à Jérusalem, quasi-normalisation avec les pays du Golfe, torpillage de l'accord sur le nucléaire iranien, Abbas humilié et isolé… Trump, bien sûr, y est pour beaucoup, acquis à la thèse de Téhéran en croque-mitaine ultime, son «deal du siècle» avec les Palestiniens restant à l'état gazeux pendant qu'il leur sabre les aides. Le pic du «bibisme», c'est aussi ce populo-nationalisme et sa haine des «traîtres» (médias, «gauchistes», ONG) qui s'exporte (Orbán et Bolsonaro sont fans) telle la dernière appli made in Tel-Aviv. S'il envisage de dépasser en longévité Ben Gourion à la tête de l'Etat hébreu, la statue du commandeur se craquelle. Ses rivaux au sein de la coalition la plus à droite de l'Histoire trépignent et fustigent sa stratégie à Gaza, revenu à l'agenda au prix du sang. Surtout, les nuages judiciaires s'amoncellent. Pour les devancer, «Bibi» a annoncé fin décembre des élections anticipées en avril, transformées en référendum égotique.
Israël, le nationalisme à très haut «Bibi»
publié le 28 décembre 2018 à 17h16
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