Menu
Libération

Thaïlande : une Saoudienne craignant pour sa vie prise en charge par l’ONU

par Florian Bouhot
publié le 7 janvier 2019 à 20h46

Son histoire, partagée sur Twitter, a suscité un émoi international. Barricadée toute la matinée de lundi dans sa chambre d'hôtel de l'aéroport de Bangkok pour échapper à l'expulsion, Rahaf Mohammed al-Qunun «ne sera pas renvoyée [en Arabie Saoudite] contre son gré», a déclaré le chef de la police de l'immigration thaïlandaise, où l'étudiante estime sa vie en danger. En vacances au Koweït avec sa famille, la jeune femme de 18 ans a fugué et atterri à Bangkok samedi. Rahaf avait pour idée de rallier l'Australie dans la foulée, pays pour lequel elle dit avoir un visa et où elle voulait déposer une demande d'asile. Seulement la jeune femme, arrêtée dès son entrée sur le territoire thaïlandais, dit s'être vu confisquer son passeport par des responsables saoudiens et koweïtiens. Une information démentie par l'ambassade saoudienne en Thaïlande, qui a joint sa famille. «La personne du Koweït dit que mon père raconte que je suis malade mentalement et qu'il a mon dossier médical», s'est indignée la jeune femme sur Snapchat. Rahaf devait être expulsée par avion lundi matin. Quand le recours de son avocate a été rejeté par la justice locale, elle s'est murée dans sa chambre, bloquant la porte avec une table. C'est «la violence physique et psychologique» que lui aurait infligée sa famille qui l'a poussée à fuir, dit-elle. Dans une vidéo, Rahaf narre des bribes de son histoire, elle aurait notamment été enfermée dans une pièce six mois pour avoir coupé ses cheveux. «Je suis sûre à 100 % que ma famille me tuera dès ma sortie d'une prison saoudienne», a-t-elle prévenu lundi.

Rapidement, une pétition contre son expulsion est apparue sur Internet, Amnesty International a publié un communiqué. Des pressions qui ont fini par convaincre les autorités thaïlandaises. En début d’après-midi, Rahaf a finalement pu quitter l’aéroport de Bangkok accompagnée de représentants du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et son passeport lui a été restitué. Le porte-parole du gouvernement australien a, lui, assuré que la demande d’asile de la jeune Saoudienne était en cours de traitement.