Menu
Libération
Changement de nom

Grèce : le ministre de la Défense annonce sa démission avant le vote sur la Macédoine

Le Premier ministre Alexis Tsipras a demandé au parlement grec de procéder «immédiatement» à un vote de confiance à son gouvernement, après la démission de son ministre de la Défense, fervent opposant au nouveau nom de la Macédoine que les députés grecs doivent entériner prochainement.
Le Premier ministre Alexis Tsipras. (AFP)
publié le 13 janvier 2019 à 14h42

Le ministre grec de la Défense et principal allié dans la coalition gouvernementale d’Alexis Tsipras, Panos Kammenos, a annoncé sa démission dimanche, avant le prochain vote parlementaire sur le nouveau nom de la Macédoine, auquel il est fermement opposé.

«La question macédonienne ne me permet pas de ne pas sacrifier mon poste de ministre», a-t-il déclaré, annonçant le «retrait du gouvernement» des membres de son parti, dans une déclaration en direct devant les caméras.

Vote de confiance

Le Premier ministre Alexis Tspiras a demandé au parlement grec de procéder «immédiatement» à un vote de confiance à son gouvernement. Selon l'agence de presse ANA (semi-officielle), les débats sur un vote de confiance pourraient commencer dès mardi et s'achever jeudi.

Les députés macédoniens ont accepté vendredi, à la majorité des deux tiers requise, de rebaptiser leur pays en «République de Macédoine du Nord». Il appartient désormais aux députés grecs de se prononcer sur ce nouveau nom, conformément à l'accord de Prespes conclu entre la Grèce et la Macédoine. Kammenos, qui juge que le nom de Macédoine ne peut pas être utilisé dans un autre pays que la Grèce pour des raisons historiques, a d'ores et déjà annoncé que son petit parti souverainiste (ANEL) ne voterait pas la confiance au gouvernement, estimant que cela reviendrait à donner son aval à l'accord gréco-macédonien, qu'il juge «anticonstitutionnel». Il réclame un référendum coïncidant avec les élections européennes en mai.

Cet accord de Prespes nécessite une approbation des députés grecs à une majorité simple. Mais Alexis Tsipras dispose d’une faible marge de manœuvre. Il pouvait compter ainsi sur 153 députés sur 300, mais c’était avant l’annonce de la démission du ministre de la Défense. Kammenos a suggéré qu’au moins trois députés ANEL, dont lui-même, voteraient contre l’accord gréco-macédonien du 17 juin. Le parti des Grecs indépendants (ANEL) apporte habituellement sept suffrages à Alexis Tspiras au parlement.