L’Antarctique fond à très grande vitesse comme le montrent deux rapports publiés ce lundi. Le premier rapport, mené par six chercheurs de l’université de Californie, et publié par l’académie nationale des sciences américaines, montre que la fonte des glaces de l’Antarctique s’est gravement accélérée ces quarante dernières années. La calotte glaciaire a perdu 40 gigatonnes (un milliard de tonnes) par an sur la période 1979-1990, puis 252 gigatonnes sur la période 2009-2017 : soit une accélération de 280%. Cette célérité est beaucoup plus importante ces vingt dernières années, montrant que la fonte des glaces ne cesse de s’accélérer.
Autre découverte dramatique, l'est de l'Antarctique était perçu lors des précédentes études comme une région où la calotte glaciaire était stable et résistante. Mais ce nouveau rapport montre que la diminution des glaces y est très importante, ce qui laisse penser que l'entièreté des glaces du continent est menacée de disparaître si rien n'est fait.
Les six chercheurs rappellent que la fonte de la totalité des glaces de l'Antarctique représente une élévation du niveau de la mer de 57,2 m, ce qui engloutirait entièrement sous les eaux des villes comme New York, Boston, Dakar, Le Caire, Dacca, Bordeaux, Nantes, etc. selon la carte interactive Flood Fire Tree.
La disparition de la barrière de glace
La deuxième étude, menée par quinze chercheurs, et publiée par la revue Nature Geoscience, vise à connaître le passé de l'Antarctique pour mieux comprendre son futur. Elle analyse les mouvements astronomiques connus de la Terre et le vacillement de son inclinaison pour tenter de retracer les niveaux de glaces en Antarctique. Procédé complexe, mais résultat simple : si l'objectif des deux degrés de hausse des températures n'est pas respecté, et que celles-ci montent de 3 ou 4 degrés, alors la mer reviendrait au même niveau qu'il y a 14 millions d'années, soit beaucoup plus haut qu'aujourd'hui.
L'augmentation du CO2 dans l'atmosphère provoquée par la pollution humaine peut directement causer la disparition de la mer de glace, véritable barrière pour l'Antarctique. Cette zone protectrice connaît un mois de janvier record, avec son niveau le plus bas depuis 1979. Et si cette protection s'évapore, alors l'eau chaude et salée des océans va accélérer la fonte des glaces et l'élévation du niveau de la mer.
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