«La situation est particulière pour nous à Maarat al-Noman [150 000 habitants, sud-est région d'Idlib]. La société civile, forte ici, a pu tenir tête à HTS en s'opposant à l'entrée de leurs combattants dans la ville. Leurs forces sont restées à l'extérieur et ils n'ont même pas pu créer de permanence. C'est le fruit d'un accord entre les autorités civiles de la ville et les responsables militaires de HTS. On leur a fait comprendre qu'on ne les aimait pas et on ne voulait pas de leur présence, en leur expliquant que l'ouverture d'un bureau de HTS ici aurait des conséquences très négatives. Globalement, il y a un rejet populaire massif de cette formation et c'est propre à notre ville. Pour les organisations de la société civile, rien n'a changé pour le moment. On continue de travailler comme avant. Mais certaines ONG ont suspendu leurs activités, notamment celles qui sont soutenues par des fonds internationaux ou de l'Union européenne. Malgré tout, je ne suis pas complètement rassurée. Les activistes comme nous sont repérés par HTS et on a vu comment certains, notamment des journalistes, ont été tués ailleurs par leurs hommes. Pour le moment, nous n'avons reçu aucune menace, mais la crainte d'enlèvements ou d'arrestations est toujours présente. On reste sur nos gardes avec angoisse. Pourvu que Dieu nous protège.»
Témoignage
Muzna, 34 ans, employée d’une ONG de femmes «La crainte d’enlèvements est toujours présente»
par Hala Kodmani
publié le 18 janvier 2019 à 19h16
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